L'OCDE appelle à sanctuariser la santé

André Grimaldi doit être le conseiller santé occulte de l’OCDE. Et a remplacé visiblement les cabinets de conseils. « La pandémie a mis en lumière un service de santé tel qu’il devrait être », lâche le professeur émérite de diabétologie, dans un entretien accordé à La Nouvelle République. Le constat de l’institution multilatérale publié le même jour (23 février 2023) s’inscrit dans ce même mouvement. Et paraît en effet avoir été dressé par les membres du Collectif de défense de l’hôpital public. Des systèmes de santé auraient été insuffisamment préparés pour affronter la pandémie Covid, en manque d’effectifs, souffrant de sous-investissements. Le changement de cap marque un virage à 180° avec les précédents rapports appelant à la réduction des lits hospitaliers. L’OCDE note avec satisfaction l’augmentation de 8 % des lits de soins intensifs en 2020. Bref, l’austérité à l’hôpital est désormais reléguée dans les poubelles de l’histoire. L’OCDE dans sa feuille de route pour les gouvernements fixe même le montant des investissements à venir, à savoir un montant de 1,4 % du PIB des dépenses de 2019. Dans ce large effort, les soignants bénéficieront de justes revalorisations salariales. La moitié de ce budget nouveau leur sera consacrée. Dans cet éloge des soignants, on passera rapidement sur une erreur du logiciel de traduction. Au lieu de fidéliser le personnel, le rapport souhaite promouvoir la rétention du personnel…

Enfin, un recrutement massif de 3 millions de personnels de santé dans les 25 pays de l’OCDE est vivement encouragé. Surtout cet appel de fonds pour la santé doit être sanctuarisé. En dépit des sombres perspectives pour 2023 (guerre d’agression de la Russie, inflation et tension sur les approvisionnements en énergie), ces investissements doivent être protégés… afin d’être prêts pour la prochaine crise. Bref, la place stratégique de l’hôpital est désormais affirmée avec force. Est-ce là le début du monde de demain annoncé en 2020 au plus fort de la crise ?