CNR Santé

À Paris, de premières pistes présentées à François Braun pour faciliter l'accès aux soins

Par
Publié le 23/11/2022
Article réservé aux abonnés

Les réunions du Conseil national de la refondation s'organisent partout en France et commencent à présenter leurs résultats. Lors d'un point organisé mardi 22 novembre à l'espace Reuilly dans le 12e arrondissement de Paris, plusieurs professionnels de santé ont remis à François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, leurs propositions. Des pistes pour améliorer l'accès aux soins sur le territoire ont notamment été présentées.

Crédit photo : Aude Frapin

Plus de deux mois après le lancement du volet santé du Conseil national de la refondation (CNR) organisé au Mans le 3 octobre, le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, est venu écouter, mardi 22 novembre, une restitution de travaux issue d'une réunion territoriale présentée par des professionnels de santé du territoire.

Devant un amphithéâtre relativement plein, situé au sein de l'espace Reuilly dans le 12e arrondissement de Paris, le ministre de la Santé en a profité pour rappeler la méthode :

« Le principe du CNR c'est que je viens vous écouter, je viens écouter les solutions que vous pouvez proposer. C'est le cinquième ou sixième CNR auquel j'assiste et à chaque fois je repars avec des idées et des solutions nouvelles sur les différents problèmes de notre système de santé (...) Mon travail après sera de voir si ces solutions sont exportables et de quelles façons ?  »

Tiers-payant intégral, création de postes de médiateurs en santé…

Invité à prendre la parole après François Braun, le premier groupe de travail a présenté une mesure visant réduire le renoncement aux soins en mettant en place un tiers payant systématique et intégral. « L'idée est que les 7,50 euros ne soient plus à la charge des patients car pour certaines personnes, cette somme peut constituer un frein pour aller consulter », a soutenu Naïma Lahfairi, directrice de l'association Ensemble coordonner et accompagner à Paris et du DAC Sud.

Selon le groupe de travail qu'elle représente, cette mesure permettrait « d'alléger le passage aux urgences et permettrait aux personnes en situation de précarité de bénéficier d'une consultation chez le médecin généraliste ».

« Il faudrait de toute évidence un financement car cela passerait par un remboursement à 100 % par la Sécurité sociale », a-t-elle souligné, faisant également part de certaines réserves de ses collaborateurs au sujet d'une « possible surconsommation des consultations ».

Le Dr Koré Mognon, médecin généraliste dans le 18e arrondissement de Paris, lui a emboité le pas pour présenter les résultats de son groupe de travail. Pour réduire les inégalités d'accès aux soins, son groupe propose ainsi que soient créés des postes de médiateurs en santé. « Cela permettrait d'aller au-devant des publics pour faire connaître l'offre de soins locale et ainsi améliorer la santé globale des publics visés. Pour cela, il faudrait amplifier la formation des médiateurs en santé », a étayé le généraliste.

Une proposition que François Braun « achète », a-t-il dit, enthousiaste. « Je suis fan, j'ai vu ça à Aubervilliers, dans les quartiers nord de Marseille et c'est absolument extraordinaire pour repousser les frontières de la santé et aller chercher les gens qui sont loin du soin, loin de la prévention. Je suis tellement fan que j'ai déjà confié, en revenant de Marseille, une mission à Philippe Denormandie pour faire le point sur le sujet et voir comment on pouvait exporter cela sur l'ensemble du territoire. »

D'autres thématiques abordées

« Comment garantir la continuité des soins et la réponse aux besoins de soins non programmés ? », « Quelles pistes pour améliorer l'attractivité territoriale des soignants à Paris » sont également des problématiques qui ont été abordées pendant ce temps d'échange entre le ministre de la Santé et les participants du CNR.

Reste à savoir maintenant quelles mesures, parmi toutes celles qui ont été présentées depuis le lancement du CNR, seront choisies par le gouvernement. Un bilan de l'ensemble des travaux se tiendra en janvier. Affaire à suivre donc…


Source : lequotidiendumedecin.fr