URPS 2021 : Chez les généralistes, MG France maintient sa place de leader

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Publié le 08/04/2021

Crédit photo : GARO/PHANIE

Après sept jours d'un scrutin marqué par une participation historiquement faible de 22, 66 % (23,74 % pour les médecins généralistes , 21,60 % pour les médecins spécialistes), contre 39,92 % en 2015, les urnes ont enfin parlé. Chez les médecins généralistes, MG France consolide largement sa première place avec 36,58 % des suffrages. 

Le syndicat monocatégoriel progresse même de 5,3 points par rapport à 2015 (MG France l’avait emporté à 31,29 %). La CSMF passe elle en seconde position dans le collège des généralistes avec un score de 17, 31 % (contre 20,5 % en 2015). 

Le CSMF est suivi de près par la FMF qui passe en troisième position avec 17,18 % des suffrages (contre 27,62 % en 2015). L’UFML-S fait-elle une entrée plutôt remarquée dans le paysage syndical des généralistes et se place en quatrième position avec 17,08 % des suffrages. 

Toujours dans le collège des généralistes, le SML chute, lui, de 7 points et termine à la cinquième place avec 9,46 % des suffrages. L’Union Collégiale (UC) enregistre 2,18 % des suffrages et Jeunes médecins 0,22 %. (Retrouvez tous les résultats par région dans notre carte intéractive ci-dessous)

Morcellement du paysage syndical, MG consolide toutefois sa place

Forte de ses trente-cinq années d’existence, MG France a su, une fois de plus, s’imposer comme le syndicat des médecins généralistes. Le syndicat est en tête dans douze régions avec 36,58 % des suffrages, c’est donc une « grande satisfaction » pour son président, le Dr Jacques Battistoni

Cette victoire, le président de MG France l’explique par le positionnement choisi par le syndicat dès ses débuts : « Les électeurs ont bien compris que pour être bien défendus, il fallait un syndicat monocatégoriel qui les défende spécifiquement. À chaque profession ses problématiques. Défendre les généralistes est le combat de MG France depuis sa création ! Nous avons d’ailleurs été rejoints sur cette position de défense mono catégorielle par Avenir-Spé qui se positionne en premier chez les spécialistes. Cela montre bien le besoin des médecins d’être défendus par des syndicats qui représentent leur profession », esquisse-t-il. 

Une campagne difficile, marquée par le peu d’engouement des médecins

Côté CSMF, le Dr Luc Duquesnel, président de la branche des généralistes du syndicat, parle de « victoire » et « d’exploit » dans un contexte aussi difficile. En effet, le praticien affirme qu’il n’y a « pas eu de campagne », malgré l’investissement des médecins lors du week-end de Pâques et lors des webinaires. 

La CSMF perd tout de même 3 points avec 17,31 % des suffrages (contre 20,25 % en 2015) mais reste toutefois le premier syndicat de médecins libéraux (tous collèges confondus), le deuxième chez les médecins généralistes ; et ça, le Dr Luc Duquesnel en est fier : « Notre projet cabinet 2030 est innovant, nous avons rajeuni nos équipes et nous sommes présents dans toutes les régions, métropoles et DROM ! » Son seul regret, l’abstention : « C’est ma quatrième campagne et je n’ai jamais vu ça. Les médecins n’arrivaient pas à se connecter, ne trouvaient plus leurs codes… c’était de la folie ! »

« Les spécialistes se sont reportés sur Avenir-Spé et une partie des généralistes sur l’UFML-S »

Le taux d’abstention atteint cette année un niveau record ; Près de 80 % des médecins ne sont pas allés voter. 

Pour le président de la branche généraliste de la FMF, le Dr Stéphane Pinard, très déçu des résultats de son syndicat, (17,18 % pour le collège généraliste et 7,5 % pour le collège des spécialistes), cette abstention, en plus du contexte sanitaire, est le signe d’un ras-le-bol des médecins : « Aujourd’hui il y a un tel désarroi, une telle souffrance que les médecins n’en peuvent plus. Entre la paperasse, l'administratif et la réduction du temps médical, les médecins veulent des réponses donc les spécialistes se sont reportés sur Avenir-Spé et une partie des généralistes sur l’UFML-S. Mais étant donné les conditions actuelles de négociations je pense que ça ne changera pas grand-chose. Dans tous les cas, nous allons devoir en tirer des conclusions et définir un cap au sein de la FMF »

De son côté, le SML ne nie pas non plus la défaite. Le syndicat arrive en cinquième position avec 9,46 % dans le collège généraliste (contre 16,49 % en 2015) et 12,02 % dans le collège des spécialistes (contre 23,86 % en 2015). 

Cette défaite, le stomatologue l’impute en partie à un taux de participation très faible lié notamment à la difficulté de voter mais aussi à l’arrivée de nouveaux syndicats : « On a une partie de notre électorat qui est partie vraisemblablement chez l’UFML-S et chez Avenir Spé. D’ailleurs quand on regarde le programme de l’UFMLS-S, celui d’Avenir-Spé et même celui de la FMF on voit bien qu’ils sont sur nos bases », constate-t-il.

Sous le coup de la déception, le président du SML reprochait aussi aux URPS un manque d'implication : « Les unions n'ont pas fait leur travail, si les unions faisaient vraiment un travail de vulgarisation et s'occupaient des médecins de la base, les gens voteraient. Il y a une vraie méconnaissance des unions et il faut résoudre ce problème. »

Pour ses premières élections, l’UMFL-S obtient en effet 17,08 % des suffrages. Un score plutôt honorable mais qui ne satisfait pas suffisamment son président. Le Dr Jérôme Marty, juge d'ailleurs que l’abstention est « catastrophique pour la démocratie » et assure que son score n’est « qu’une étape » ; l’objectif étant de « redonner ses lettres de noblesse au syndicalisme », puis de « peser, grandir, apprendre, apporter ce qu’on peut et changer les choses ». 

Dans ce contexte troublé par la crise sanitaire, les cartes auront été rebattues avec l’entrée de deux nouveaux entrants : l'UFML-S et l’Union syndicale « Avenir-Spé-Le BLOC ». Ce dernier devenant par ailleurs la première organisation professionnelle représentative des médecins spécialistes avec 39, 3 % des suffrages.

 

Source : lequotidiendumedecin.fr