La Dr Anne Giersch (CHU Strasbourg, Inserm) a mené une enquête auprès de 200 volontaires sains dès le tout début du premier confinement, afin d’évaluer son effet sur la santé mentale et psychique.
Cette étude originale a permis un suivi longitudinal en quatre temps (avant, au début, à la fin et 1 mois et demi après le confinement), à l’aide de questionnaires portant sur la santé en général, les conditions de confinement, le réseau social, le niveau de stress, la dépression, l’angoisse… Les participants devaient également écrire quotidiennement une dizaine de lignes pour relater leur expérience personnelle.
La population observée était en majorité féminine (79,3 %), employée (87,2 %), en couple (70,6 %), en télétravail (77,4 %). Les symptômes les plus partagés étaient le stress et l’anxiété. Un taux plus élevé de dépression, voire de symptômes prépsychotiques (paranoïa, perceptions inhabituelles) a également été observé. Le pic de ces manifestations était au tout début du confinement (18,4 %), lié à l’inquiétude vis-à-vis de la pandémie, puis il diminuait progressivement avec le temps : 9 %, 8 % puis 4 %.
Le confinement est bien sûr source d’isolement, mais les contacts avec la famille via internet ont augmenté pendant cette période. Plus ils augmentaient, plus le stress diminuait.
La population urbaine, contrairement à ce que l’on pourrait penser, a vu ses symptômes diminuer plus rapidement que la population ayant accès à la nature. Parmi les facteurs qui ont joué un rôle, on note la baisse de bruit dans la ville. D’autres analyses sont attendues à partir de l’exploitation des 6 000 narrations recueillies.
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