Après un cancer

Les conséquences cardiopulmonaires des traitements

Publié le 10/09/2015
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Le suivi de patients dans plusieurs cohortes, notamment la St Jude Lifetime Cohort (SJLIFE) permet de mieux préciser ce type de complications.

Certaines sont liées au cancer lui-même, qui peut atteindre directement les poumons ou la paroi thoracique. Les gestes chirurgicaux peuvent également laisser des séquelles fonctionnelles, notamment après résection de métastases d’ostéosarcomes. Une scoliose, avec son impact sur la fonction respiratoire, peut survenir après irradiation rachidienne. D’autres lésions sont la conséquence d’infections par germes banaux ou opportunistes, favorisées par les traitements.

Les chiomiothérapies et les irradiations exposent à des complications aiguës,- avec parfois un effet synergique entre différents traitements-, et plus tardives.

Les effets délétères des irradiations pulmonaires, de la paroi et du médiastin thoraciques sur la fonction respiratoire à long terme sont parfaitement documentés. De nombreuses études soulignent également les séquelles à long terme des chimiothérapies, qui se traduisent surtout par une réduction des volumes pulmonaires mais aussi par des pathologies obstructives ou mixtes. Dans la cohorte SJLIFE, deux patients sur trois exposés à des traitements potentiellement toxiques pour les poumons ont des anomalies fonctionnelles respiratoires ( 74 % après irradiations, 73 % après traitement par bléomycine).

La sphère cardiovasculaire est également touchée par les traitements, en particulier par les anthracyclines, sources de dysfonction ventriculaire. Des anomalies Doppler de la tricuspide son retoruvées chez un quart des patients.

Conséquence des séquelles cardiaques, pulmonaires et squelettiques, la capacité à l’exercice des patients ayant survécu à un cancer est réduite.

Tout un nouveau champ de recherches s’ouvre donc aujourd’hui. Des études longitudinales sont indispensables pour mettre au jour des facteurs de mauvais pronostic et évaluer l’impact de facteurs environnementaux, comme le tabagisme, fréquent chez ces patients.

Session "Long-term Cardiopulmonary Consequences of Childhood Malignancies and Their Treatment". Communication de Dennis Stokes (Memphis, Etats-Unis)

(1) Hudson MM et al. JAMA 2013;309:2371-81

(2) Huang T-T et al. Chest 2011;140:881-901

(3) Armstrong GT et al. J Clin Oncol 2013;31:774-81

Dr Isabelle Hoppenot

Source : Le Quotidien du Médecin: 9431