Du ménage dans l’antibioprophylaxie en urologie interventionnelle

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Publié le 11/01/2024
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De nouvelles recommandations revisitent les indications des antibiotiques à visée préventive lors d’interventions urologiques.

L'antibioprophylaxie n’est plus de mise pour les résections transurétrales de vessie et les cures d'incontinence urinaire par bandelettes sous-urétrales

L'antibioprophylaxie n’est plus de mise pour les résections transurétrales de vessie et les cures d'incontinence urinaire par bandelettes sous-urétrales

L'AFU a participé, au sein d'un collectif dirigé par la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), à l'élaboration des nouvelles recommandations d'antibioprophylaxie pour la chirurgie et la radiologie interventionnelle. Parmi les points marquants, on note l'abandon de l'antibioprophylaxie pour les résections transurétrales de vessie et les cures d'incontinence urinaire par mise en place de bandelettes sous-urétrales, « un changement de pratique significatif pour les urologues », estime le Dr Pierre Arnaud (Ajaccio), représentant de l'AFU dans ce travail. Un autre changement concerne l'abandon de la vancomycine, jugée trop complexe à mettre en œuvre en préopératoire, au profit de la clindamycine lors de l'implantation de certains matériels prothétiques.

Les fluoroquinolones sont reléguées en deuxième intention dans les biopsies transrectales prostatiques, en cas d'allergie à la fosfomycine-trométamol. C’est d’ailleurs la première fois que cette dernière est préconisée en première ligne dans ce type d’intervention.

Enfin, le texte signe l'arrêt du recours à l'amoxicilline-acide clavulanique pour les cystectomies, au profit de la céfoxitine seule.

Encore de larges indications pour la céfazoline

Finalement, « la céfazoline a encore de beaux jours devant elle », explique l'urologue, et elle reste majoritairement indiquée pour la plupart des interventions, dont le traitement endoscopique de la lithiase (néphrostomie percutanée, endoprothèses urétérales…), le traitement endoscopique ou chirurgical de l'hypertrophie bénigne de la prostate et de l'urètre, la chirurgie de l'insuffisance rénale (transplantation, cathéter de dialyse péritonéale) et la mise en place de matériel prothétique (implants péniens, testiculaires, suspension pour prolapsus des organes pelviens), sauf bandelette sous-urétrales.

L'antibioprophylaxie n'est toujours pas recommandée pour diverses interventions, notamment les injections de toxine botulique, la lithotritie extracorporelle, la chirurgie carcinologique rénale et prostatique, la surrénalectomie, la chirurgie non prothétique de la verge et scrotale, la radiologie interventionnelle rénale, ainsi que les biopsies de la prostate par voie transpérinéale.


Source : lequotidiendumedecin.fr