Apnée du sommeil

Un traitement assujetti à l’observance

Publié le 01/03/2013
Article réservé aux abonnés

?Au cours des quatre premiers mois, 20 à 33 % des patients traités pour apnée du sommeil interrompent leur traitement. Lourdeurs techniques, contraintes trop fortes ou manque de motivation à poursuivre, il reste compliqué de s’astreindre à la pression positive continue (PPC) mais la donne a changé et l’on va vers des conditions de prises en charge plus strictes soumises au respect d’une certaine observance. En effet, le 16 janvier est paru un arrêté modifiant les modalités d’utilisation de la pression positive continue. « Le texte prévoit une durée minimale de port du masque de 3 heures/24 heures pendant au moins 20 jours, l’observance s’appréciant sur une période de 28 jours consécutifs », précise le Dr Sylvie Royant-Parola, spécialiste du sommeil et présidente du réseau Morphée. Il y a l’obligation d’une transmission journalière et automatique de l’observance par les prestataires de santé à domicile. Dans le texte, les conditions d’arrêt de prise en charge pour non-observance sont spécifiées et il est prévu une généralisation de la télé-observance le 1er juin 2013.

Dans cet esprit, Respir@dom est un service de télémédecine qui permet non seulement de suivre le fonctionnement de l’appareil mais aussi d’enregistrer la qualité du sommeil du patient et de gérer les éventuelles alertes grâce à l’envoi quotidien par télétransmission de données enregistrées dans le Dossier Médical Sommeil. « Le but est d’augmenter la durée d’utilisation par nuit car il faut au moins 3-4 heures par nuit pour avoir un effet sur le risque cardiovasculaire », a indiqué le Dr Sylvie Royant-Parola. La grande particularité est que le patient est impliqué dans le suivi en envoyant lui-même des informations sur son état ».

Une évaluation médico-économique de Respir@dom va être conduite sur 200 patients jusqu’en novembre 2013 pour que le dispositif soit déployé ultérieurement à plus grande échelle. « Le bénéfice est extrêmement large, bien au-delà du cadre habituel de l’évaluation car elle concerne le patient, son entourage, le professionnel de santé et les organismes payeurs », a estimé le Dr Isabelle Durand-Zaleski, spécialiste en économie de la santé. Respir@dom est soutenu par le DGCIS et l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France sous l’impulsion d’un consortium qui regroupe le réseau Morphée, l’AP-HP, Orkyn, Santeos, Philips-Respironics, Resmed, Adverbia et Acsantis.

Dr Muriel Gevrey

Source : lequotidiendumedecin.fr