De plus en plus vieux et de moins en moins autonome... Le public accueilli dans les établissements pour personnes âgées apparait chaque année plus dépendant. La dernière enquête du service statistique du ministère de la Santé (DREES) montre que les résidents sont de plus en plus âgés. La moitié des 728 000 pensionnaires a plus de 87 ans et 5 mois, contre 86 ans et 5 mois fin 2011. Une évolution encore plus accentuée dans les Ehpad (qui accueillent 80% des effectifs), puisqu'une personne sur deux y dépasse les 88 ans, seules 18% ayant moins de 80 ans.
L'étude de la DREES montre aussi que, corrélativement, la dépendance gagne du terrain. Alors qu'en 2011, toutes catégories d'établissements confondus, on recensait 81% des résidents en GIR 1 à 4, ils étaient 83% dans ce cas en 2015. Désormais, 54% des personnes accueillies en Ehpad sont en GIR 1 ou 2. Hors foyer-logement, 93% des résidents ont besoin d'une aide à la toilette, 86% pour s'abiller, 70% pour s'alimenter et 83% ont des problèmes d'orientation. Au total, un tiers souffrent aussi d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée.
Logiquement, l'âge à l'entrée est de plus en plus tardif : en quatre ans, l'âge moyen des entrants en institution a augmenté de neuf mois pour s'établir à 85 ans et deux mois. En 2015, 291 000 personnes sont entrées en établissement et 265 000 l'ont quitté. Le décès n'étant pas le seul motif de départ, mais expliquant tout de même deux tiers des sorties définitives.
Cette enquête de la Drees intervient alors qu'un récent reportage paru en Une du Monde le 19 juillet pointait les difficultés de travail croissantes des personnels d'Ehpad et mettait en lumière l'insuffisance de prise en charge, compte tenu des effectifs en personnel. Dans un communiqué suite à cet article, la FNADEPA qui regroupe les Directeurs d'Ehpad reconnaissait "un manque de moyens humains au niveau national dénoncé de longue date". "Les difficultés croissantes des établissements et des services à domicile pour personnes âgées interpellent une fois de plus sur les politiques en faveur du Grand âge dans notre pays. En effet, paradoxalement, alors que notre population vieillit, les moyens alloués à la prise en charge du vieillissement se réduisent à bas bruit", dénonçait la FNADEPA.
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