Quelles leçons tirer de HOPE-3 ?
Pr François Schiele Avec JUPITER et HOPE-3, nous avons deux études menées avec la même statine à la même dose qui vont dans le même sens ; la rosuvastatine se retrouve donc en bonne place pour la prévention primaire, mais on ne peut préjuger de ce que concluront les futures recos et les autorités de santé. Pour nous cliniciens, HOPE-3 confirme que l'important, c'est de baisser le LDL quelle que soit la stratégie, comme le montrent aussi les résultats obtenus avec les anti-PCSK9.
Ces résultats vont-ils changer les pratiques ?
Pr F. S. On ne va pas appliquer immédiatement HOPE à la lettre, mais renforcer le discours sur le rôle majeur du LDL comme facteur d'athérosclérose, certainement aussi, sinon plus puissant, que le niveau tensionnel. Or il n'y a pas de controverse sur les anti-hypertenseurs… En montrant l'intérêt des statines dans le risque intermédiaire, HOPE ne peut que nous rappeler leur nécessité dans le haut risque.
Quelle est la portée de cette étude pour les généralistes ?
Pr F. S. Les patients de HOPE-3 sont typiquement ceux qui ne se plaignent de rien et ne voient pas le cardiologue. Il faut avoir le réflexe d’évaluer leur risque CV global selon le score de Framingham ou l'échelle européenne de SCORE, même lorsqu'ils consultent pour autre chose. Le généraliste peut expliquer au patient que, s’il corrige son tabagisme, son alimentation et sa sédentarité, il peut passer d'un risque intermédiaire à un bas risque et, que si cela ne suffit pas, on peut envisager de le traiter par statines. L'absence d'effets secondaires graves dans HOPE devrait aussi permettre de rassurer les médecins et les patients déstabilisés par toutes les controverses sur ce sujet.
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