Brève

Maladie ultra-rare, une percée dans l’hypophosphatasie

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Publié le 01/02/2018
visuel ostéogénèse

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Crédit photo : SPL/PHANIE

Distinguée par la revue Prescrire, seul médicament inscrit au tableau d’honneur en 2017, et bénéficiant d’un ASMR 2 accordé par la Commission de transparence, Strensiq® (Asfotase alpha, laboratoire Alexion) constitue une percée thérapeutique majeure dans une maladie peu connue, l’hypophosphatasie. En France, le nombre de patients susceptibles de bénéficier du traitement est, il est vrai, limité. Il ne devrait pas dépasser 80. Maladie ultra-rare, c’est toutefois une affection sévère caractérisée par un déficit enzymatique. Selon les données épidémiologiques citées par Prescrire, « la mortalité est proche de 100 % dans les formes périnatales et de plus de 50 % au cours de la première année de vie en cas d’apparition des signes cliniques avant l’âge de 6 mois ». Elle engage dans certains cas le pronostic vital. Pathologie métabolique, elle génère une fragilité osseuse. D’où des déformations osseuses, des fractures, des pertes prématurées de dents de lait par exemple. L’hypophosphatasie peut être diagnostiquée avant la naissance, dans les premières années de vie ou à l’âge adulte. L’imagerie est un élément clé du diagnostic. Elle révèle selon les cas une hypominéralisation à la naissance, un rachitisme thoracique, une radioclarté métaphysaire. La biologie avec le taux des phosphatases alcalines contribue également à la démarche diagnostique. L’ostéogenèse imparfaite (maladie des os de verre) est le diagnostic différentiel à écarter. La confirmation est apportée par un test génétique.

Efficacité de la molécule confirmée par les études

Jusqu’à ce jour, la prise en charge était symptomatique. Les équipes médicales corrigent l’hypercalcémie et l’hyperphosphatémie par exemple sans intervenir sur la cause de la maladie. Avec l’enzymothérapie substitutive par phosphatase alcaline recombinante, la minéralisation osseuse est relancée. Quatre études confirment l’efficacité de la molécule. Parmi les effets indésirables ont été recensés des réactions d’hypersensibilité, des cas de craniosysnostose, de néphrocalcinoses ophtalmiques. Un registre observationnel longitudinal prospectif à long terme devrait permettre de mieux appréhender l’histoire naturelle de la maladie. La recherche sur cette maladie continue.


Source : lequotidiendumedecin.fr