La pandémie dans les territoires d'Outre-mer inquiète les autorités sanitaires

Au 4 avril 2020 on comptait sur les territoires d’outre-mer : 134 cas avérés en Guadeloupe, 24 à Saint-Martin, 6 à Saint-Barthélemy, 145 en Martinique, 66 en Guyane, 321 à La Réunion, 134 cas à Mayotte, 18 en Nouvelle-Calédonie, 40 en Polynésie française, un à Saint-Pierre et Miquelon et aucun à Wallis et Futuna. Une cinquantaine de malades sévères ont été admis en service de réanimation et 14 personnes, ayant des comorbidités, sont décédées. C'est le bilan en Outre-mer établi par le conseil scientifique Covid-19 le 8 avril dernier. Il existe un décalage de trois à quatre semaines entre l'Hexagone et ces territoires, ce qui a permis à ces derniers de s'organiser pour mettre en place le confinement. Toutefois d'autres problèmes inhérents à la géographie et au fonctionnement mêmes de l'Outre-mer inquiètent les autorités. Par exemple, en Guyane, les allées et venues de pirogues d’orpailleurs clandestins venus pour la plupart du Brésil, se multiplient, sans aucun respect du confinement. Elles font craindre une propagation accélérée du virus parmi les amérindiens. Un autre sujet d’inquiétude, généralisé à l’ensemble des territoires tropicaux, est celui dela recrudescence de la dengue depuis quelques mois. Ce qui peut compliquer la prise en charge. Enfin, à Mayotte, plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et sont impactés par le diabète et l'obésité. Pis, 30 % des habitations n'ont pas l'eau courante et l’offre de soins est limitée. Cependant, 50 % des habitants ont moins de 18 ans et seulement 4% plus de 70 ans, tempèrent le Conseil scientifique. Et surtout un débordement de l'administration dont se méfie la population est à craindre en cas de propagation du virus.