Autonomie : la loi présentée « dans le courant de l'été » assure Véran, le SYNERPA milite en faveur d'« EHPAD plateformes »

La réforme du grand âge et de l'autonomie est enfin sur les rails ! Invité de BFMTV, Olivier Véran a précisé le calendrier d'examen du futur projet de loi, promis dès 2018 par le président de la République et maintes fois repoussé depuis.

« Ce projet de loi pourrait être mature et présenté dans le courant de l'été de manière à pouvoir potentiellement être examiné à la rentrée », a prudemment avancé le ministre de la Santé précisant toutefois que « c'est un choix qui n'a pas encore été opéré sur le plan du calendrier ».

Matignon et l'Élysée devront arbitrer et fixer leur priorité alors que le calendrier législatif s'accélère à l'approche des élections présidentielles de 2022. Car l'exécutif ne compte pas faire l'impasse sur la réforme des retraites qui pourrait faire de l'ombre au projet de loi désormais baptisé « générations solidaires ». « Il n'y a pas beaucoup à attendre maintenant et les Français connaîtront l'agenda social dans quelques semaines », promet le locataire de Ségur.

Des EHPAD du futur

Sur le terrain, les professionnels des EHPAD sont dans les starting-blocks. À l'occasion de son 20^e congrès qui se tenait les 17 et 18 juin à Paris, le Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (SYNERPA) a dévoilé dix grandes propositions pour une réforme réussie.

Côté établissements, l'organisation veut voir se développer partout des « EHPAD plateforme », un modèle proposé par le think tank Matières grises créé au printemps 2018 par Luc Broussy, spécialiste des questions liées au vieillissement, membre du parti socialiste et ancien délégué général du SYNERPA. Cet EHPAD du futur devra être ouvert sur l'extérieur à la fois en direction des autres établissements sanitaires et sociaux mais aussi pour aller prendre en charge les personnes qui restent à domicile. Entre ses murs, il devra aussi pouvoir proposer des consultations et mener des actions de prévention de la perte d'autonomie.

Enveloppe globale de médicalisation

Le SYNERPA milite aussi pour une plus grande médicalisation des établissements. « Nous sommes bien loin de nos voisins européens en termes de ratio de soignants par EHPAD », explique Jean-Christophe Amarantinis, président du SYNERPA. Pour ce faire, le responsable veut rétablir le tarif global car « disposer d'une enveloppe globale de médicalisation est le meilleur moyen pour accompagner les personnes dépendantes ou en fin de vie ». Aussi, et pour doper l'attractivité du secteur, il est suggéré de créer une filière professionnelle du grand âge, depuis la formation jusqu'aux rémunérations.

Pour faciliter le maintien à domicile des aînés, le SYNERPA propose de repenser totalement l'offre de soins. Il veut fixer un tarif plancher de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) à domicile à 23 euros par heure. Car « aujourd'hui elle est fixée en fonction du sens du vent et souvent en deçà de notre coût de revient », explique Dafna Mouchenik, présidente du SYNERPA domicile. Sur la question des métiers là encore, un travail est à faire sur l'attractivité. « Il est urgent de repenser nos conditions de travail », exhorte la responsable. Enfin, le SYNERPA veut faire reconnaître les résidences service senior comme des acteurs de la prévention de la perte d'autonomie au même titre que les EHPAD.