Élections : la FMF et l’UNOF en ordre de bataille, la rémunération au cœur de la campagne

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Publié le 27/08/2015

Crédit photo : Phanie

Après la CSMF, et avant MG France qui fera sa rentrée le 3 septembre, la Fédération des médecins de France (FMF) et l’UNOF (branche généraliste de la CSMF) ont esquissé ce jeudi, chacun de leur côté, les axes de leur programme pour les élections professionnelles.

Contre-pouvoirs

Cinq ans après le revers de la FMF en 2010, le président du syndicat Jean-Paul Hamon vise la victoire aux élections. Le Dr Claude Bronner, président de la section généraliste, s’enflamme : « Notre but est de devenir le premier syndicat, et de nous allier avec d’autres pour obtenir une majorité permettant de peser sur le gouvernement, et d’organiser les URPS en contre-pouvoirs face aux ARS. » Le Dr Hamon se dit déjà prêt à « gouverner avec le BLOC, et le SML quand il le faudra (...) ». Patron de l’URPS Basse-Normandie, le Dr Antoine Leveneur cible « l’immobilisme des URPS gérées par la CSMF ».

Côté programme, la FMF assure que dans les régions où elle aura la majorité, elle « s’opposera à l’attribution des pleins pouvoirs aux caisses, aux ARS et aux complémentaires ». S’opposer semble d’ailleurs le maître mot de son argumentaire. Le syndicat veut faire barrage au « harcèlement » des médecins par les caisses, au « tout hôpital » et à la « farce ruineuse du DMP ».

Ne plus négocier des miettes

Au chapitre de la rémunération, le message est offensif, au risque de verser dans la surenchère : « Le C à 30 euros, ça ne suffit plus, on ne négociera plus des miettes. » La FMF suggère de rapprocher la rémunération des généralistes de secteur 1 de celle des... médecins conseils de l’Assurance-maladie. « Ces derniers gagnent en moyenne entre 71 000 et 73 000 euros par an mais travaillent en moyenne 1 473 heures par an contre 2 833 pour les libéraux », avance le Dr Bronner.

Le syndicat milite pour une renégociation du contrat ASV et pour une extension de la couverture sociale des médecins (maladie, grossesse, symptômes dépressifs...) avec un délai de carence identique à celui des salariés.

Gagner du temps médical

À l’UNOF, qui faisait également sa rentrée, le président Luc Duquesnel a mis ses pas dans ceux du patron de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, avec notamment l’objectif d’un acte de base à 30 euros au minimum et une refonte de la rémunération. « La consultation de base pour toutes les spécialités doit être fixée à 30 euros et ce tarif devra pouvoir être majoré en fonction de la complexité ou de la durée de la consultation ».

L’UNOF veut surtout « redonner du temps médical aux médecins ». Le syndicat réclame une vraie diminution des contraintes administratives et des moyens pour déléguer certaines tâches à un secrétariat médical.

L’UNOF juge en revanche que la permanence des soins fonctionne plutôt bien, avec des volontaires au rendez-vous. Mais il prévient qu’« il n’est plus tolérable que les niveaux de rémunération varient d’un à trois selon les ARS ». Le syndicat s’oppose à la suppression « pour des raisons strictement budgétaires » de certaines tranches horaires de PDS.

La protection sociale des généralistes n’est pas oubliée, avec la proposition d’étendre les avancées du PTMG (praticien territorial de médecine générale) à l’ensemble de la profession.

En septembre, l’UNOF effectuera un tour de France pour diffuser ses idées. Toutes les régions seront visitées entre le lundi 7 et le vendredi 25 septembre. Au menu : réunions et actions coup de poing « pour montrer notre opposition au projet de loi de santé ».


Source : lequotidiendumedecin.fr
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