Pr Sandrine Andrieu, présidente de la SFGG

« Mettre la recherche au premier plan »

Par
Publié le 06/06/2017
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : DR

LE QUOTIDIEN : La recherche est au cœur des actions de la SFGG. L'enjeu, en la matière, est d'accroître le rayonnement de la gériatrie en France et à l'étranger. Quelles sont les initiatives prises par votre société savante dans ce sens ?

Pr SANDRINE ANDRIEU : La recherche française en gériatrie s'effectue à un très haut niveau mais elle manque de visibilité, y compris à l'intérieur de notre pays. En effet, les collaborations des équipes françaises avec des chercheurs à l'international existent mais elles relèvent d'initiatives individuelles et ne sont pas coordonnées. Mon objectif, en tant que présidente de la SFGG est de mettre la recherche en gériatrie et en gérontologie au premier plan et de la rendre visible à l'international en l'accompagnant de moyens. Dans cette optique, nous avons créé cette année 16 bourses permettant à de jeunes chercheurs et praticiens d'aller porter la parole de la recherche française à l'international. Ces derniers se rendront ainsi au congrès mondial de l'IAGG à San Francisco en juillet et au congrès de l'EUGMS à Nice en septembre dont le thème central sera la prévention. À l'avenir, nous souhaiterions également financer des masters et des thèses de recherche et mettre en place, à terme, des bourses d'aide à la mobilité. Nos moyens proviennent des cotisations des adhérents mais aussi, de notre congrès qui réunit, chaque année, plus de 1 200 personnes.

Quels sont les grands piliers de la recherche actuelle en gériatrie-gérontologie ?

La recherche actuelle en gériatrie est notamment axée sur le « bien vieillir » : elle porte sur la prévention que l'on peut décliner chez des séniors en bonne santé pour éviter l'apparition de pathologies. Mais aussi, chez ceux qui présentent un déclin de certaines fonctions et donc, un risque accru de perte d'autonomie, pour en retarder les complications. L'enjeu étant de trouver le modèle de prévention le plus adapté pour ces derniers. La recherche sur les interventions nécessaires pour retarder le déclin de certaines fonctions importantes - chez des personnes âgées présentant plusieurs comorbidités — est très complexe et ambitieuse. L'autre pilier indispensable de cette recherche est l'optimisation de la prise en charge des personnes âgées qui, hélas, présentent déjà une perte d'autonomie ou de multiples pathologies. Elle a comme objectif l'amélioration de leur état de santé et de leur qualité de vie. La grande force et originalité de cette recherche est d'être interdisciplinaire et ouverte à des non médecins (infirmiers, kinésithérapeutes…).

 

Propos recueillis par Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9586