La société de néphrologie, créée en 1959, est la première société savante dans le domaine de la néphrologie. Elle a été un des premiers vecteurs de la diffusion des découvertes sur les maladies rénales. Elle regroupe actuellement 1 200 néphrologues exerçant dans tous les domaines de la discipline de l’épuration extrarénale à la transplantation en passant par les différents secteurs de la recherche. La société francophone de dialyse a été créée en 1993 et a eu pour objectif principal de donner depuis plus de 20 ans à la dialyse un affichage spécifique et dynamique. De nombreux néphrologues appartiennent aux deux sociétés. En 2015 les motifs de les conserver toutes les deux ne résistent pas à l’analyse de l’évolution de la spécialité qui est confrontée à des questions nouvelles d’ordre institutionnel, scientifique et éthique. La néphrologie doit s’adapter à l’évolution des deux grandes techniques de suppléance de l’insuffisance rénale terminale que sont la dialyse et la transplantation.
« Les indications de la transplantation rénale ont progressé de façon spectaculaire ces vingt dernières années. Tous les patients n’ayant pas de contre-indication doivent maintenant pouvoir accéder à ce traitement », rappelle le Pr Philippe Brunet qui a pourtant la casquette du néphrologue dialyseur. Et, concède en néphrologue transplanteur le Pr Bruno Moulin « le parcours du patient ne saurait se limiter à la greffe ! Nous savons tous que de plus en plus, le patient alternera des périodes de greffes et de dialyse ».
« Une nouvelle société francophone pour la néphrologie capable de symboliser la collaboration entre les néphrologues polyvalents des années 2000 et leur donner les repères pour une approche intégrée est nécessaire », soulignent les Pr Bruno Moulin et Philippe Brunet. « Plus que jamais dialyse et transplantation doivent collaborer et cela passe par une indispensable formation transversale des néphrologues capable d’intégrer transplantation et dialyse », insistent-ils.
La nouvelle société unique de néphrologie devrait permettre d’optimiser les moyens de la discipline notamment ceux destinés à la recherche. Elle devra poursuivre les actions d’enseignement postuniversitaires et développer les initiatives vers le monde francophone qui attend beaucoup d’elle. Elle sera l’interlocutrice privilégiée des instances pour définir les bonnes pratiques (une demande très forte des autorités de santé) ; enfin elle devra assurer un partenariat constructif avec les autres professions de santé ainsi qu’avec les associations de patients.
À quoi ressemblera-t-elle ? Bruno Moulin et Philippe Brunet précisent que probablement l’affichage des deux composantes fortes de l’exercice de la discipline sera illustré par la nomination d’un vice-président « dialyse » et d’un vice-président « transplantation ». Ils pourront s’appuyer sur les travaux des trois grandes commissions « dialyse », « transplantation rénale » et « néphrologie clinique ». Les autres commissions qui effectuent un travail indispensable auront également toute leur place dans la nouvelle société. Les Prs Bruno Moulin et Philippe Brunet indiquent que les contours de cette société commencent à prendre forme à la suite des travaux et des réflexions menés par les conseils d’administration des deux sociétés. Toutefois, ils précisent que la parole décisive sera donnée à la communauté néphrologique : « Nous souhaitons impliquer très largement nos collègues dans ce projet. Tout n’est pas encore finalisé. La rédaction des statuts est en cours. Les assemblées générales auront leur mot à dire pour critiquer, amender… et au final reconnaître le bébé ».
L’avenir reste à inventer.
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