D’APRÈS la dernière enquête HBSC* menée en 2010 auprès de jeunes de 11-15 ans d’une quarantaine de pays européens, les collégiens français sont ceux qui passent le moins de temps devant leur télévision. Selon les classes d’âge, les garçons se situent entre la 30e et la 36e place du classement et les filles entre la 31e et 36e place. Néanmoins, tout n’est pas si rose puisque la grande majorité des adolescents (91,5 %) passe plus de deux heures par jour devant des écrans. Essentiellement pour regarder la télé (61 %), utiliser l’ordinateur (45 %) et faire tourner la console de jeux vidéo (40 %). Par rapport à la précédente enquête HBSC réalisée en 2006, les adolescents sont significativement moins nombreux à regarder la télévision au moins deux heures par jour en 2010 au profit des jeux vidéo et surtout de l’ordinateur. Cette tendance se retrouve autant chez les filles que les garçons et concerne significativement les jeunes dès 13 ans. Facebook, twitter, Smartphone … l’usage quotidien des nouvelles technologies d’information et de communication a très fortement progressé chez les collégiens entre 2006 et 2010, passant de 51 à 68 % pour les filles et de 38 à 50 % pour les garçons de 15 ans. La France se situant respectivement aux 17e et 15e rangs pour les garçons et filles par rapport aux autres pays inclus dans l’enquête HBSC.
Comportements modifiés.
L’utilisation de ces modes de communication influence directement le comportement des collégiens qui sont parallèlement moins enclins à sortir le soir qu’auparavant (12 % et 7 % des garçons et filles de 13 ans contre respectivement 18 % et 10 % en 2006). Sur les réseaux sociaux, les collégiens ont le plus souvent un large réseau d’amis sans qu’ils ne se trouvent pour autant coupés physiquement des autres, souligne l’étude. Plus de 93 % d’entre eux ont au moins trois véritables amis et une vie amicale plus riche qu’en 2006. Si l’utilisation accrue des nouveaux médias ne semble pas dégrader les relations entre ces jeunes, qu’en est-il de leur santé ? Ces collégiens accros aux écrans ont sans surprise un sommeil perturbé. Les utilisateurs d’ordinateur affichent un temps de sommeil plus court (8 h 06 vs 8 h 50), tout comme ceux disposant d’un téléphone portable équipé d’internet (7 h 59 vs 8 h 44) ou ceux regardant la télévision le soir dans leur chambre (8 h 16 vs 8 h 48). « À l’inverse, les jeunes déclarant lire avant de se coucher dorment plus longtemps que les adolescents qui ne lisent pas/ou font autre chose (8h52vs8h28) », souligne l’étude. Si l’usage de ces écrans est généralement perçu comme une source de sédentarisation, tout n’est pas si simple chez les collégiens. Les résultats de l’enquête HBSC montrent notamment que chez les garçons, « les plus grands utilisateurs de jeux vidéo et d’ordinateur sont aussi les plus sportifs et les plus assidus » dans ce domaine. Chez les filles, l’activité physique et la pratique sportive régulière sont en revanche plus fréquentes chez celles qui passent moins de 2 heures par jour face à un écran.
Activité physique insuffisante
D’une manière générale, 63,5 % des collégiens pratiquent un sport régulièrement en dehors des cours et 55 % font état d’une activité sportive d’au moins 2 heures par semaine. Seulement 31 % d’entre eux présentent une activité physique (utilitaire ou de mobilité) suffisante. Selon, l’enquête, les 11-15 ans pratiquent une heure d’activité physique 3,6 jours par semaine, la tendance ayant peu évolué depuis 2006. Au regard des autres pays européens, la France affiche un faible niveau d’activité physique quotidienne chez les collégiens (32e place chez les 11 ans, 34e chez les 13 ans et 30e chez les 15 ans). « Finalement, la frontière entre activité physique et pratique sportive d’une part, et entre ces activités et la sédentarité d’autre part est difficile à évaluer, les adolescents pouvant tout aussi bien avoir une activité physique régulière voire sportive intensive et des activités sédentaires », conclut l’enquête.
*L’enquête européenne HBSC (Health Behaviour in school-aged children) est réalisée tous les 4 ans depuis 1982 (depuis 1994 en France) par un réseau international de chercheurs, sous l’égide du bureau régional Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cordonnée en France par le service médical du rectorat de Toulouse, avec le soutien de l’INPES, l’enquête inclut 11 638 élèves de 11 à 15 ans, scolarisés en métropole.
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