« Nos propositions représentent encore cette année un potentiel d’économies de 3 milliards d’euros sur 3 ans », a déclaré le directeur général de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, interrogé sur le rapport annuel de la Cnamts, présenté jeudi en conseil.
« Cela démontre que notre système de santé recèle encore des marges d’efficience très importantes » malgré les efforts déjà accomplis ces dernières années en terme d’économies, assure-t-il. Le plan prévoit près de 715 millions d’euros d’économies pour 2016, notamment grâce à des recommandations sur « le traitement de l’apnée du sommeil, les prescriptions de biologie, les examens pré-anesthésiques, la durée des arrêts de travail ou le recours aux transports sanitaires ».
La prévention et le parcours de soins
Il a été approuvé par 19 voix pour, 6 contre et 10 abstentions. Il sera présenté au gouvernement, qui pourra s’en inspirer pour établir le budget de la Sécu 2016, alors que 3,4 milliards d’euros d’économies sont demandés à l’assurance maladie l’an prochain, sur un plan triennal de plus de dix milliards d’euros à l’horizon 2017.
Nicolas Revel insiste sur « l’importance de la prévention et du suivi des patients dans leur parcours de soins » notamment pour l’obésité, le diabète et l’insuffisance rénale chronique. Dans ce dernier cas, par exemple, le rapport montre qu’« un quart des malades recevant leur premier traitement par dialyse n’ont pas été vus dans les 12 mois précédents par un médecin spécialisé ». Or, « une prise en charge mieux organisée aboutirait à retarder l’évolution de la pathologie et la mise en oeuvre de soins très lourds et coûteux ».
Les prix des médicaments parfois « au delà de l’acceptable »
« Les dépenses liées à la dialyse représentent 3,1 milliards d’euros par an et augmentent de 5% chaque année », rappelle Nicolas Revel. Le principal défi de l’Assurance maladie pour les trois prochaines années sera « de permettre à notre pays de pleinement bénéficier des avancées thérapeutiques qui s’annoncent notamment dans le traitement de l’hépatite C, du cancer ou des maladies orphelines, sans rationner l’accès à ces nouvelles thérapies, sans augmenter les restes à charges sur les assurés mais sans renoncer non plus à réduire nos déficits sociaux ». Un objectif d’autant plus difficile à tenir que « les demandes de prix des fabricants vont parfois au-delà de l’acceptable ».
Les plus fortes économies sont attendues dans la poursuite du virage ambulatoire, qui vise à écourter les durées de séjour à l’hôpital (836,4 millions d’euros sur trois ans), et dans le réduction des dépenses de transports des malades (546,8 millions d’économies). Pour le transport, le rapport préconise d’aligner les tarifs des véhicules sanitaires légers (VSL) et des taxis proposés par les compagnies spécialisées.
Enfin, alors que l’Assurance maladie invite les médecins à mieux respecter les recommandations en vigueur pour leurs ordonnances, Nicolas Revel rappelle que « l’évolution de leurs honoraires (qu’ils réclament depuis des mois, ndlr) dépend aussi » de l’efficience du système de santé.
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