Questions sur la méthodologie des classements hospitaliers

Par
Publié le 06/09/2018
Article réservé aux abonnés

Deux étapes sont nécessaires pour obtenir les résultats du palmarès.

La première est purement quantitative. À partir du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) est analysée l’activité des établissements. Cette base regroupe les quelque 26,5 millions de dossiers médicaux informatisés et anonymisés des patients hospitalisés au cours de l’année précédente. Au total, 70 disciplines médicales et chirurgicales sont passées au crible côté public et 44 côté privé.

En parallèle, un questionnaire est adressé aux directions des établissements. Il vise à évaluer les moyens matériels et humains qui garantissent un niveau de sécurité et de qualité des soins dans les disciplines analysées. Pour de nombreuses activités, les journalistes ont privilégié la présence d’équipements et de spécialistes à forte valeur soignante ajoutée (service de réa pour la chirurgie des artères par exemple). Chaque établissement est noté sur 20 pour chacune des disciplines analysées. La note résulte des données brutes du PMSI pondérées par les réponses au questionnaire. Parmi les critères retenus, l'activité, la notoriété, le taux d'ambulatoire, la technicité, la spécialisation, l'indice de gravité des cas traités et la durée de séjour. Un travail de titan que les deux pères fondateurs du palmarès réalisent à eux seuls. « Nous avons créé un monstre et aujourd'hui il nous bouffe », raconte, un  brin désabusé, Jérôme Vincent.

Malgré l’expérience accumulée, cette méthode n’a jamais convaincu la HAS. Pour le Dr Catherine Grenier, directrice de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, le classement comporte encore « beaucoup d’approximations ». « Le PMSI a des limites (...), c’est une information qui a vocation à financer les établissements et donc il n’y a pas toutes les informations médicales. » Pour bien faire, le classement devrait reposer aussi sur des données cliniques et introduire un retour des patients. Le Dr Grenier reconnaît que « les journalistes du "Point" font du mieux qu’ils peuvent avec les outils dont ils disposent ». Mais la HAS ne s’y est jamais associée. « Si c’était pertinent, nous l’aurions fait, car c’est notre mission », conclut-elle.

M. D. P.

Source : Le Quotidien du médecin: 9683