Pour diminuer le risque cardio-vasculaire

Des efforts physiques, oui, mais intenses

Publié le 23/09/2011
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LA VILLE de Copenhague a connu un grand succès après avoir mis 1 000 vélos à disposition des utilisateurs de la « petite reine » dès 1995. Depuis cette date, elle a investi plus d’un million de couronnes danoises par an (soit un peu plus de 130 000 euros) en mettant à la libre disposition des visiteurs 2 500 bicyclettes pour du « City bike ». C’est dans cette capitale que la Copenhagen City Heart Study a montré le rapport inverse entre la pratique de l’activité physique en tant que loisir et la mortalité générale chez les hommes et les femmes de tous âges (1). Les bienfaits de la pratique régulière de l’activité physique sont apparus manifestes, qu’il s’agisse de loisirs, de la pratique du sport, de l’utilisation de la bicyclette en tant que mode de transport ou de l’activité physique au travail.

Au moins 30 minutes d’activité physique modérée.

Les recommandations actuelles préconisent ainsi que chaque adulte devrait accumuler 30 minutes d’activité physique modérée au moins pendant ses loisirs, de préférence tous les jours de la semaine. L’intensité optimale, la durée et la fréquence de cet exercice restent à établir.

C’est pourquoi Peter Schnohr et son équipe (CHU de Bispebjerg, Copenhague) ont cherché à préciser les conséquences de la pratique du cyclisme sur la mortalité générale et cardio-vasculaire en fonction de l’intensité de l’exercice.

L’intensité relative et la durée du cyclisme ont été enregistrées chez 5 106 hommes et femmes apparemment en bonne santé, âgés de 21 à 90 ans, issus de la population générale de Copenhague. La durée du suivi a été de 18 ans en moyenne, pendant lesquels 1 172 décès ont été recensés, dont 146 étaient dus à une maladie coronaire. Une analyse multivariée a été réalisée afin de s’affranchir de facteurs confondants que sont le diabète, la pression artérielle, la valeur du HDL-cholestérol, le tabagisme actuel.

Un effort intense est nécessaire.

Une relation inverse significative a été mise en évidence entre l’intensité de la pratique du vélo et le risque de mortalité générale et coronaire, chez les hommes et chez les femmes (figure).

Chez les hommes, un effort intense est apparu associé à une prolongation de la survie de 5,3 années, et des efforts modérés, de 2,9 années. Chez les femmes, le bénéfice est moins important (respectivement 3,9 et 2,2 ans). En revanche, aucune association de ce type n’a été mise en évidence dans ce travail avec la durée de l’effort.

Ainsi, selon ce travail, l’intensité avec laquelle le cyclisme est pratiqué est plus importante que la durée de l’effort, tant en termes de mortalité coronaire que générale.

D’après la communication de Peter Schnohr (Copenhague).

(1) Andersen LB, et coll. All-cause mortality associated with physical activity during leisure time, work, sports, and cycling to work. Arch Intern Med 2000 ; 160 ; 1621-8.

Dr GÉRARD BOZET

Source : Le Quotidien du Médecin: 9010