Face à une absence d’expression orale à 3 ans ou à un trouble important du langage à 4 ans, le pédiatre doit se poser plusieurs questions, quant à l’intégrité de l’audition, au caractère isolé ou plus global du trouble, pouvant toucher les communications non verbales ou les autres domaines du développement, et quant à l’existence éventuelle de signes cliniques d’accompagnement.
L’alerte pour un trouble sévère est donnée face à l’absence de production syntaxique sujet-verbe-objet, à une non-intelligibilité du langage par d’autres que les parents et à l’absence de compréhension. L’examen clinique, incluant l’évaluation des compétences motrices (motricité globale et fine, équilibre), recherche des signes dysmorphiques, cutanés, neurologiques.
S’assurer des capacités d’audition
Le retentissement d’un trouble de l’audition dépend de son degré de sévérité et de son caractère uni- ou bilatéral : retard de langage et de parole dans les surdités légères à moyennes (de 20 à 70 dB), mutité et illettrisme dans les surdités sévères (de 70 à 90 dB) et profondes (> 90 dB). « Le tableau est en général non spécifique, et il faut pratiquer des tests objectifs ou subjectifs en fonction de l’âge de l’enfant. La fréquence de problèmes sévères de l’audition est de 1,26 pour 1 000 naissances », a rapporté le Dr Thiébaut-Noël Willig (Toulouse).
En première intention, une audiométrie tonale ou vocale sera réalisée. En cas de doute, on aura recours à une évaluation objective de l’audition, par test PEA (potentiels évoqués auditifs) ou ASSR (auditory steady-state responses).
La seconde étape vise à déterminer si l’absence de langage relève d’un trouble de la communication verbale et non verbale, orientant vers un trouble du spectre de l’autisme ou d’un retard global de développement.
L’accompagnement des parents est essentiel
D’emblée et sans attendre le diagnostic, la prise en charge doit débuter avec des mesures de guidance parentale, un suivi orthophonique et une socialisation dans un environnement adapté. « Le rôle des parents est capital. Il faut parler à l’enfant dès son plus jeune âge ; prendre le temps de l’écouter, et lui laisser le temps de répondre ; reformuler si nécessaire ses paroles. Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de limite d’âge pour réaliser un bilan orthophonique : l’enfant n’est pas trop petit, et il ne faut pas attendre que cela s’arrange… », a souligné le Dr Willig.
À chaque étape de la vie de l’enfant, le rôle du médecin est d’apprécier ses difficultés au regard des compétences normalement acquises ainsi que leurs répercussions dans sa vie sociale, scolaire, familiale, et de guider la famille.
Session « pas à pas » « L’enfant qui ne parle pas entre 3 et 4 ans : diagnostic, rééducation et guidance »
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