› Deux essais (2) ont été menés sur la même population d'enfants résidant en République Tchèque, âgés de 9 à 16 semaines lors de la primovaccination (1re étude ; n = 459), et de 12 à 15 mois lors du rappel de la 2e année de vie (2e étude ; n = 414). La primovaccination reposait sur l'administration à 3, 4 et 5 mois d'un vaccin hexavalent (diphtérie, tétanos, polio, coqueluche acellulaire, hépatite B, Hæmophilus influenza b) associé au vaccin conjugué anti-pneumococcique à 10 valences, à un vaccin anti-hæmophilus non typable et au vaccin oral anti-rotavirus (3 et 4 mois). Cette dernière valence était absente des rappels de la 2e année. Les enfants du groupe intervention recevaient systématiquement un traitement préventif par paracétamol, à raison de 3 doses durant les premières 24 heures suivant la vaccination. Pour ceux du groupe témoin, les parents utilisaient le paracétamol seulement s'ils le jugeaient nécessaire.
› La survenue d'une fièvre post-vaccinale supérieure ou égale à 38° C était significativement plus faible dans le groupe intervention par rapport au groupe témoin, tant en primovaccination (42 % vs 66 %) que lors du rappel (36 % vs 58 %). Si l'on se limite aux fièvres supérieures à 39°5 C, les deux groupes étaient comparables (1 %).
› S'agissant du niveau d'immunogénicité, le taux d'enfants ayant une réponse sérologique significative était comparable dans les deux groupes. Mais les taux d'anticorps et la capacité d'opsonisation (fixation d'opsonine à la surface des bactéries dans le but de les neutraliser) des cellules immunitaires du groupe intervention étaient inférieurs à ceux du groupe témoin pour la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, et certains types d'Hæmophilus et de pneumocoques. Cette réponse immunitaire plus faible était corrélée à l'administration de paracétamol indépendamment de la fièvre. Après le rappel vaccinal, les différences sur les taux d'anticorps persistaient pour certains types de pneumocoques et pour le tétanos. L'hypothèse avancée est que le paracétamol perturberait la production de plasmocytes et l'efficacité des vaccins.
› Même si des études complémentaires sont nécessaires, et bien que l'on ignore encore si cette diminution de l'immunogénicité est de nature à accroître la fréquence des pathologies concernées par la vaccination, il semble raisonnable d'expliquer aux parents que toute fièvre ne mérite pas d'être traitée ou prévenue, et que l'administration de paracétamol doit être réservée aux fièvres mal tolérées.
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