« M. Guillaume H., 29 ans, enseignant, est très déprimé depuis la rentrée des classes. Il évoque en consultation l'idée de laisser tomber l'enseignement, voire de tout laisser tomber… »
Des consultations à répétition
Chaque année, plus de 10 000 personnes se suicident en France ; ce qui représente un suicide toutes les 50 minutes. Le suicide est un problème majeur de santé publique, révélateur du mal être social. Mais en consultation médicale, le risque de passage à l'acte suicidaire est parfois difficile à évaluer, tant la sémiologie est variable d’un sujet et d’un moment à l’autre. Chez les adolescents et les jeunes adultes, il est souvent précédé de plusieurs consultations pour divers prétextes, témoignant en fait d'un mal-être diffus et d'une demande confuse. Au médecin à repérer, chez un patient qu'il connaît bien, une rupture avec le mode de fonctionnement antérieur qui doit le mettre en alerte. La survenue d’un événement déclenchant (déception amoureuse, décès d’un proche, échec scolaire ou professionnel…) est aussi un élément de passage à l'acte suicidaire.
De la dépression au suicide
La dépression majeure reste bien sûr une pathologie à laquelle est fortement associé le risque suicidaire. D'où l'importance de rechercher activement les symptômes de cette dépression majeure (douleur morale intense, désarroi ou désespoir, repli sur soi, isolement relationnel, sentiment de dévalorisation ou d’impuissance, sentiment de culpabilité…), d'évaluer le degré d’intentionnalité (idées envahissantes, rumination, recherche ou non d’aide…) mais aussi des traits d’impulsivité dans la personnalité (instabilité comportementale, agitation motrice, état de panique, antécédents de passage à l’acte, de fugue ou d’actes violents). Enfin la présence de moyens létaux à disposition (armes, médicaments, etc.) et la qualité du soutien de l’entourage proche sont aussi des éléments à prendre en compte dans l'évaluation du risque de passage à l'acte suicidaire.
Hospitaliser pour laisser passer la crise
Face à un faisceau de signes en faveur d'un risque de passage à l'acte, il ne faut pas hésiter à faire hospitaliser en urgence le patient pour le protéger de lui-même. C'est l'aider aussi à laisser passer la crise par un contexte hospitalier « contenant ». Cela peut être l'occasion d'une mise en mots de la souffrance, en vue d’un suivi psychothérapique ultérieur, même si ce moment de crise n'est pas propice à un travail de fond pour le patient. Enfin il faut bien sûr expliquer les raisons de cette hospitalisation, son caractère provisoire et les bénéfices que le patient peut en attendre ultérieurement.
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