70 % de chirurgie ambulatoire en 2022 ? « C'est pas gagné ! », déplore le Pr Corinne Vons (AFCA)

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Publié le 30/01/2019
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Crédit photo : S. Toubon

D'ordinaire enthousiaste quand il s'agit d'évoquer les progrès de la chirurgie ambulatoire, le Pr Corinne Vons s'est montré sceptique sur la montée en puissance de cette pratique dans les impartis, faute de relais de croissance suffisants, lors de la huitième édition des Journées nationales de chirurgie ambulatoire, ce mercredi à Paris. 

En 2017, le taux national de chirurgie ambulatoire était de 55,9 %  contre 54,1 % en 2016, soit une progression de 1,8 point. Plus de 3,5 millions de séjours ont été réalisés en chirurgie ambulatoire, soit 152 000 séjours de plus qu'en 2016. « Avant, la progression annuelle de la chirurgie ambulatoire était de 2,8 points par an. Nous avons l'impression d'un tassement dans la pratique, sans savoir encore si le ralentissement va se confirmer, met en garde la présidente de l'Association française de la chirurgie ambulatoire (AFCA). Une chose est sûre : le gouvernement a pour ambition d'atteindre un taux de recours de 70 % en 2022, et ça, c'est pas gagné du tout, et on le regrette ! »

Autorisée depuis 1992, la chirurgie ambulatoire a connu un bond en avant ces dix dernières années, sous l'effet de l'amélioration des techniques chirurgicales et grâce à un soutien politique fort et à des incitations tarifaires – l'exécutif ayant conscience des marges d'économies qui vont de pair avec le développement de cette pratique (définie en France par un temps d’hospitalisation inférieur à 12 heures, sans nuitée).  

Un saut plus difficile

« Le passage de 40 % à 55 % d'ambulatoire a été plus facile que le passage de 55 % à 70 % qui nous attend, confirme Gilles Bontemps, directeur de mission à l'Assurance-maladie (CNAM). D'une part, nous ne bénéficions plus d'un effet volume. D'autre part, les actes visés [à transférer en ambulatoire, NDLR] sont plus complexes et les patients plus fragiles, plus polypathologiques. »

Si elle regrette le ralentissement de la progression de la chirurgie ambulatoire, le Pr Vons reste convaincue que les chirurgiens peuvent s'impliquer davantage dans toutes les spécialités. « L'ambulatoire en cholécystectomie est encore minoritaire [37 % en 2017, NDLR], alors que c'est beaucoup moins difficile à faire qu'une hernie inguinale ! », pratiqué aujourd'hui à 58 % en ambulatoire. 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr