Le nombre de praticiens hospitaliers a augmenté de 13,5 % en dix ans

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Publié le 19/08/2024
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Le Centre national de gestion (CNG) a publié les derniers chiffres, pour 2024, des praticiens hospitaliers (PH). Si les effectifs ont augmenté de 13,5 % en dix ans, c’est le cas également du nombre de femmes, qui représentent désormais la majorité d’entre eux.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Les praticiens hospitaliers (PH) en exercice en établissement sont, au 1er janvier 2024, au nombre de 48 552. C’est ce que montrent les derniers chiffres publiés par le Centre national de gestion (CNG) au mois d’août, qui précise qu’il s’agit de 86,2 % du corps total. Parmi eux, 47 693 PH sont en activité simple, 781 PH ont dépassé l'âge légal de départ à la retraite (705 en prolongation d’activité et 76 en activité avec recul de l’âge limite).

Premier enseignement issu du document du CNG : entre 2014 et 2024, l'effectif des PH a progressé de 13,5 %, soit 5 769 de plus, avec un taux de croissance annuel moyen de 1,3 %. Une forte augmentation des effectifs est constatée pour les deux dernières années (+ 6,8 %) « mais cette dernière doit être prise avec précaution car les entrées dans le corps sont plus nombreuses en 2021 et 2022, avec un nombre de sorties plus faible en 2021 et 2023, cette tendance sera donc à suivre », précise le CNG.

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Hausse conséquente des disponibilités en dix ans

Mais ces chiffres sont à mettre à côté de ceux des PH en disponibilité. En grande hausse, leur nombre est passé de 1 080 en 2014 à 6 551 en 2024, soit une augmentation de 228 % en dix ans. La proportion de PH en disponibilité a presque triplé durant cette période, passant de 4,2 % en 2014 à 11,6 % en 2024. Dans 91,6 % des cas, ces disponibilités sont prises pour convenance personnelle.

Côté détachements, ils ont progressé de 15,6 %, soit 169 PH de plus, avec un taux de croissance annuel moyen de 1,5 %. « Après avoir légèrement augmenté entre 2020 et 2022, la proportion de PH détachés rapportée à l'ensemble du corps s'est stabilisée à 2,2 % en 2024 », écrit le CNG. Lequel précise les motifs : 45,1 % le sont auprès d'un établissement de santé privé d'intérêt collectif et 20,6 % en qualité de praticien hospitalier universitaire.

Toutefois, le solde des entrées et sorties est positif depuis dix ans. L'année 2023 enregistre 4 012 entrées, contre 1 839 départs. Et l'âge moyen d'entrée est de 36,7 ans, un chiffre stable depuis dix ans, tandis que les PH prennent leur retraite, en moyenne, à l'âge de 65,8 ans.

Féminisation, rajeunissement…

Autre enseignement tiré par le CNG : la féminisation des PH. La part des femmes représente 55,6 % des effectifs, contre 46,9 % il y a dix ans, soit une augmentation de 8,7 points. L’âge moyen, lui, est relativement stable : 49,8 ans en 2014 à 40 ans en 2024, gagnant donc huit mois en dix ans. La moitié des PH est âgée de moins de 48,5 ans (contre 49,2 ans en 2023). Mais les femmes ont un âge moyen inférieur à celui des hommes, de 3,8 ans. Tandis que la moitié des femmes a moins de 46,1 ans ; la moitié des hommes a plus de 52,3 ans.

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Ainsi, la part des moins de 40 ans poursuit sa progression. Elle est de 26,9 % en 2024, contre 24,8 % en 2023, 22,4 % en 2022, 21,2 % en 2021 et 20,6 % en 2020. Et les femmes sont plus nombreuses dans les classes d’âges les plus jeunes, comme 62,6 % des 25-49 ans. La répartition s’inverse au-delà de 60 ans.

56 % des PH médecins sont des femmes

Concernant la répartition entre les disciplines, près de 75 % des PH exercent une spécialité médicale ou chirurgicale (70,4 % chez les femmes et 78,8 % chez les hommes). En médecine, quatre spécialités se partagent 53,8 % des effectifs de la discipline : la médecine d’urgence, avec 17,8 % de PH (proportion qui atteint 23 % chez les hommes), la médecine générale avec 13,1 % (14,1 % chez les femmes), l’anesthésie-réanimation avec 12,9 % des effectifs (14,8 % chez les hommes) et enfin la pédiatrie, avec 10 % des effectifs (13 % chez les femmes).

Si l’ensemble des spécialités médicales compte 56 % de femmes, ceci varie fortement selon les spécialités. La médecine cardiovasculaire, par exemple, n’est représentée qu’à 31,7 % par des femmes, comme la médecine intensive-réanimation, qui enregistre 30 % de PH femmes. A contrario, l’endocrinologie-diabétologie-nutrition est pratiquée par 84,1 % de femmes, la gynécologie médicale par 95,1 %.

50 ans en moyenne pour les chirurgiens

Du côté des chirurgiens, 55 % d’entre eux se répartissent dans trois spécialités : gynécologie obstétrique, avec 27,4 % (proportion qui atteint 45,4 % chez les chirurgiennes), la chirurgie orthopédique et traumatologique (16,1 %, proportion qui atteint 22,9 % chez les chirurgiens hommes) et la chirurgie viscérale et digestive (11,4 %). Trois spécialités ont un pourcentage de femmes élevé par rapport à la moyenne de la discipline : la gynécologie obstétrique (60,6 % de femmes), suivie de l’ophtalmologie (54,9 %) et enfin de la chirurgie maxillo-faciale (51,3 %). Au total pour cette discipline, l’âge moyen est de 50 ans.

La chirurgie orale, spécialité récente, est, quant à elle, une spécialité beaucoup plus jeune (36,5 ans en moyenne) Concernant cette spécialité, pour les PH femmes, l’âge moyen atteint même 33,7 ans.

71 PH pour 100 000 habitants en moyenne

Le CNG s’est également intéressé à la densité des PH. Au 1er janvier 2024, elle est de 71 PH pour 100 000 habitants. Mais, comme c’est le cas pour les libéraux, des inégalités territoriales sont à noter. Les régions les mieux dotées sont La Réunion, avec 85 PH pour 100 000 habitants, suivie de la Bretagne (81) puis les Hauts-de-France et la Martinique (79). Les moins bien dotées sont Mayotte et la Guyane, avec respectivement 31 et 36 praticiens pour 100 000 habitants. En métropole, c'est l'Occitanie qui est la moins bien pourvue, avec 61 PH pour 100 000 habitants.

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Source : lequotidiendumedecin.fr