« Fâcheuse rentrée » pour les HU ! C’est l’amer constat dressé ce jeudi 5 septembre par le Syndicat des hospitalo-universitaires (SHU), qui revient sur les conséquences délétères, à ses yeux, de la réforme des retraites en vigueur au 1er septembre pour les quelque 6 300 praticiens hospitalo-universitaires (à 70 % PU-PH).
L’objectif est connu : afin de prendre en compte les émoluments hospitaliers dans le calcul de la retraite des HU, une revendication de longue date des praticiens concernés, le gouvernement a choisi de rattacher ces derniers à l'Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités publiques (Ircantec). Cette décision avait fait l’objet d’un article de cadrage dans la loi Valletoux sur l’accès aux soins, parue en décembre 2023, puis de décrets d’application publiés en juillet (ici et là), qui ont confirmé le calendrier d’application et les modalités.
Las, selon le SHU, très mobilisé sur ce sujet depuis des mois, l’impact de cette réforme des retraites HU va tout simplement « annihiler » les avancées obtenues à la suite du Ségur de la santé, à la faveur d’un groupe d'attractivité. Ce dernier avait abouti à la revalorisation des émoluments hospitaliers, avec une nouvelle grille pour les professeurs (PU-PH) et maîtres de conférences (MCU-PH) mise en place en 2022. L'augmentation du point d'indice de 2023 avait également permis une réévaluation générale, facteur d'attractivité pour la carrière HU.
Perte plus importante pour le PU-PH
Concrètement, le SHU estime que l'assiette et les nouveaux taux de cotisations* des HU désormais rattachés à l’Ircantec pour leur activité hospitalière aboutissent à un nouveau « prélèvement obligatoire de 5,21 % », entraînant une perte annuelle brute moyenne de « 2 232 euros » pour les MCU-PH et « 2 628 euros » pour les PU-PH.
Sur le fond, le SHU conteste toujours le choix du gouvernement de faire cotiser les hospitalo-universitaires à une caisse complémentaire de non-titulaires. Le SHU militait pour un rattachement à 100 % des HU au système de retraite de l’État (SRE), option qui a été écartée. Cela « entraîne une dévalorisation de la carrière HU au cours de la vie active pour une amélioration faible de la retraite hospitalière », se désole le SHU, pour qui cette « retraite au rabais » n’a d’avancée que le nom.
Dans le détail, les taux de cotisation du HU bénéficiaire et de son employeur sont respectivement fixés à 4,168 % et 7,60 %. Les HU cotisent à 100 % s’ils ne pratiquent pas d’activité libérale à l’hôpital, mais à 70 % si c’est le cas.
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