Comment sauver l'hôpital ? Les cinq négos qui attendent médecins, internes et directeurs

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Publié le 24/01/2020
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Crédit photo : S. Toubon

Un calendrier « forcément exigeant » et une méthode de travail « cohérente » : c'est une « démarche ambitieuse » que propose aujourd'hui Agnès Buzyn aux médecins, internes et managers pour sortir l'hôpital public de la crise, à la faveur de nouvelles réunions de concertation. 

La ministre de la Santé a adressé un courrier en ce sens à 15 organisations* représentatives du secteur. Il détaille les cinq chantiers à négocier à partir de la semaine prochaine, et jusqu'à mi-mai, pour valoriser les carrières et moderniser les statuts de l'exercice médical. Il s'agit en fait de concrétiser point par point les mesures – variées – de la réforme Ma santé 2022 qui restent en jachère. 

Premier chantier : le renforcement de l'attractivité de l'entrée dans la carrière. 

Ségur veut aborder dans ce cadre l'accélération de l'entrée dans la carrière par la suppression du concours de PH, la rénovation et l'augmentation de la prime d'engagement dans la carrière hospitalière (PECH), la fusion des quatre premiers échelons de la grille de PH et le versement de l'indemnité de service public exclusif (ISPE) pendant la période probatoire (une durée d'un an avant l'acquisition du statut de PH).

Le second dossier concerne l'exercice territorial, que la ministre veut « plus adapté aux besoins et reconnaissant mieux l'engagement des professionnels ». Au programme : rénovation et augmentation de la prime d'exercice territorial, activité partagée, création d'un « mécanisme de solidarité territoriale constituant une alternative attractive à l'intérim médical, dont les excès seront par ailleurs strictement contrôlés ».

Les hospitaliers vont également plancher sur la diversification des activités des PH et l'amélioration de l'accompagnement des carrières. Les têtes de chapitre sont les suivantes : reconnaissance des valeurs non cliniques, adaptation des dispositifs statuaires « pour faciliter la mixité d'exercice », mise en place de l'entretien annuel.

Quatrième volet de la négociation : la création d'un statut unique de praticien contractuel, « afin de répondre aux besoins les plus aigus des établissements, dans le cadre à la fois de la relation entre la ville et l'hôpital et des recrutements dans les spécialités et les territoires sous plus forte tension démographique »

Enfin, le ministère de la Santé s'intéresse au dialogue social médical. Et prévoit d'échanger dans ce cadre sur le rôle et les missions du Conseil supérieur des personnels médicaux (CSPM) et des commissions régionales paritaires.

Le calendrier prévoit « au minimum deux demi-journées de travail tous les quinze jours » avec la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère), à la barre avec le Centre national de gestion (CNG, qui gère les carrières).

* Étudiants en médecine (ANEMF, ISNI, ISNAR-IMG, FNSIP.BM) praticiens hospitaliers (Avenir hospitalier, CMH, INPH, SNAM-HP, Jeunes médecins), conférences hospitalières (directeurs et présidents de CME de CHU, CH, CHS), FHF.


Source : lequotidiendumedecin.fr