Autorisée depuis lundi dernier, la réintégration des soignants non-vaccinés est « une victoire incontestable », se félicite Gaby Clavier, secrétaire de section UTS-UGTG au CHU de Guadeloupe. Si les personnels non vaccinés sont satisfaits d’avoir retrouvé leurs salaires et leurs emplois « sans être piqués », ils demandent, désormais, à être indemnisés « pour le préjudice subi », poursuit le syndicaliste.
Pour les représentants des soignants suspendus, la réintégration ne peut se faire sans le paiement des arriérés de salaires, évalués par Gaby Clavier à « sept millions d’euros pour le CHU », rapporte « Ouest-France ». Il évoque aussi le rattrapage des mois de cotisations retraite, des congés payés, de l’avancement des carrières. « Il ne peut pas y avoir d’apaisement si on ne respecte pas nos droits », avance le syndicaliste qui prétend pouvoir faire reconnaître devant les tribunaux la validité des combats menés depuis des mois. « Et puis, il faudra s’occuper des cas particuliers », lance Gaby Clavier.
Crainte de nouvelles grèves
De son côté, Élière Guiéba, secrétaire général de la branche santé de l'UGTG, syndicat indépendantiste opposé à l'obligation vaccinale, estime qu’on a « enlevé 19 mois de travail à des gens pour des motifs qui, scientifiquement, n'ont pas tenu aussi longtemps ». « Nous ne serons pas toujours jusqu'au-boutistes mais il faut que la négociation s'engage », prévient-il. « Ceux qui ont accepté [la réintégration] se sont un peu éloignés de notre combat, mais on luttera évidemment pour qu'ils puissent accéder à tout ce qu'on demande, pour le temps de leur suspension », assure le syndicaliste.
Ces réclamations de rattrapage salarial restent un point d'achoppement dont certains redoutent qu'il conduise à de nouvelles grèves de membres du « collectif des organisations en lutte ». Les plus politisés n'ont d'ailleurs pas l'intention de démonter le « bik » – ou campement – du parking du CHU.
Sur l'archipel, près de 250 personnes sont à réintégrer, selon des chiffres de l'agence régionale de santé (ARS) établis début 2023, dont 90 au CHU et parmi lesquels une soixantaine de soignants. Tous sont convoqués à un entretien préalable, se verront proposer une visite médicale et l'accompagnement d'un psychologue, précise la direction. Elle espère que le dispositif antillais de ruptures conventionnelles améliorées, proposé par l'État fin 2021, restera en vigueur.
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