MG France et des économistes misent sur les soins de premier recours

LE SYNDICAT de généralistes a réuni plus de 200 professionnels de santé, des économistes et des représentants des candidats à l’élection présidentielle, lors d’un colloque à Paris. En plein débat sur l’égalité d’accès aux soins, MG France réclame l’extension de la dispense totale d’avance des frais et milite pour une réorganisation du système de santé autour des équipes soignantes de premier recours, associant médecins généralistes, infirmières, pharmaciens, et toutes les professions de proximité.

Le médecin traitant se verrait confier l’ensemble des démarches de prévention, dépistage, ou d’éducation à la santé. Signataire de la dernière convention médicale, le syndicat présidé par le Dr Claude Leicher souhaite aller plus loin dans la diversification des modes de rémunération (actes, forfaits et rémunération sur objectifs de santé publique). Il réclame également l’extension du dispositif du médecin traitant aux patients âgés de moins de 16 ans.

De l’eau au moulin des soins primaires.

À l’occasion de ce colloque, deux économistes de la santé de renom se sont prononcés en faveur d’un meilleur remboursement des soins primaires par le régime obligatoire. Alors que les études se succèdent pour montrer le renoncement ponctuel aux soins, Gérard de Pouvourville, professeur de la chaire Essec Santé, s’est déclaré favorable à « une couverture à 100 % des soins primaires ». « Les soins spécialisés sont en général plus onéreux que les soins primaires, a-t-il ajouté. Plus la fonction de pilotage de la médecine générale est efficace, plus le système est efficient. Cela permet d’obtenir de bons résultats à moindre coût. » Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé de Sciences Po, a appelé de son côté à une « gestion plus rationnelle des soins ». « Aujourd’hui, l’assurance-maladie rembourse seulement 55 % des soins courants quand elle remboursait à hauteur de 80 % à sa création ». L’auteur du manifeste pour une santé égalitaire et solidaire (avec André Grimaldi, François Bourdillon, Frédéric Pierru et Olivier Lyon-Caen) souhaiterait revenir au taux de 80 % de prise en charge des soins courants par la Sécurité sociale.