Les cliniques privées françaises source d’inspiration

Publié le 22/04/2010
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« LES FRANÇAIS sont-ils conscients que, de Washington à Pékin, leur système de santé est cité en exemple ? », questionne Jean-Pierre Raffarin sur son blog. L’ancien Premier ministre, grand ami de la Chine, se réjouit du dynamisme de la relation sino-française en matière de santé. Il ne pouvait pas rater la délégation médicale chinoise lors de son passage à Paris.

La veille de son retour à Pékin, Yu Zong He s’accorde une pause-café sur les Champs Élysées. Durant huit jours, lui et ses compatriotes auront visité une dizaine de cliniques à Paris, Lyon et Marseille. « Nous avons été très honorés de rencontrer Jean-Pierre Raffarin, Gérard Collomb (le maire de Lyon) et Annie Podeur (patronne de la DGOS) », déclare Yu Zong He, tout en courtoisie. Il préside la Fédération de l’hospitalisation privée chinoise, c’est l’ancien numéro deux du ministère de la Santé chinois. Il a découvert la France en 1989. De ce dernier périple hexagonal, il tentera d’oublier la grève SNCF - sans quoi la carte postale aurait été imparfaite -, le vol de sa mallette sur le quai de gare, pour ne retenir que « la force du management hospitalier et le travail honnête des hôpitaux français, sans dessous-de-table ». Yu Zong He semble admiratif lorsqu’il évoque « la longue histoire de l’hospitalisation privée française, soutenue par la France : le financement socialisé ne concerne pas exclusivement l’hôpital public ».

Transpare

Le Pr Jean-Louis Touraine a rencontré la délégation chinoise à Lyon. L’échange l’a surpris. « Je ne savais pas qu’une hospitalisation privée avait commencé à se développer il y a dix ans dans la Chine communiste », glisse le néphrologue. Ses confrères asiatiques ont paru très intéressés par le pôle hospitalier de l’est lyonnais, où les secteurs public et privé sont complémentaires. « Ils ont compris l’intérêt de l’addition des forces. La France, pour eux, représente l’équilibre entre la qualité des soins et une offre égalitaire », raconte le Pr Touraine.

L’hospitalisation privée chinoise, c’est 7 000 établissements sur un total de 70 000. Le secteur regroupe 170 000 lits, une goutte d’eau par rapport aux 3,5 millions de lits hospitaliers chinois. L’avenir sourit aux hôpitaux privés chinois : le gouvernement mise sur leur développement pour pallier les défaillances du secteur hospitalier public. En moins de dix ans, ils pourraient représenter le tiers de l’offre hospitalière chinoise. Les dirigeants du secteur entendent faire la preuve qu’ils sont à la hauteur des enjeux. La France comme modèle ? Jean-Loup Durousset, président de la Fédération de l’hospitalisation privée française (FHP), ne s’en étonne pas. Moteur dans le rapprochement des deux fédérations, il explique : « Le ministère de la Santé chinois veut s’appuyer sur une hospitalisation privée fiable dans la durée, aux tarifs transparents, et aux soins de qualité. Les cliniques françaises sont un bon exemple. Cette visite est la première étape de notre partenariat ». La FHP se rendra à Pékin en juillet pour assister au congrès annuel de son homologue chinoise.

DELPHINE CHARDON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8756