Pour « éviter le gaspillage », l'hôpital de Bayeux puise 7 doses dans le vaccin Pfizer, l'ARS le rappelle à l'ordre

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Publié le 25/02/2021
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Crédit photo : Phanie

Le vaccin Pfizer contre le Covid-19 permettrait-il finalement de faire sept injections ? Selon un des syndicats de l'hôpital de Bayeux (Calvados), le directeur de l'établissement aurait incité les professionnels à faire les « fonds de flacon » pour puiser une septième dose dans les flacons produits par le laboratoire américain, ceci afin d'« éviter toute forme de gaspillage », selon des informations relayées par Ouest-France et France Bleu.

La quantité de produit actif contenue dans les flacons de Pfizer a déjà donné lieu à une polémique. Initialement prévu pour cinq doses par la notice du fabriquant, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a recommandé en janvier l'utilisation d'une dose supplémentaire afin d'augmenter les capacités de vaccination de 20 %.

« Quand on a tiré cinq ou six doses du vaccin Pfizer, il en reste un peu dans le fond, et on attend d'avoir plusieurs fonds de flacons pour pouvoir faire une dose supplémentaire », explique Rodolphe Gosselin, secrétaire Force Ouvrière du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Selon lui, cette pratique concernerait non seulement les 400 professionnels de l'hôpital mais aussi le grand public. Or, « mélanger le contenu de plusieurs flacons pourrait aussi multiplier les risques infectieux », poursuit le syndicaliste.

Variable d'ajustement

Le directeur du centre hospitalier Aunay-Bayeux a confirmé l'information. « De nombreux centres de vaccination arrivent à produire jusqu'à sept doses, de façon tout à fait publique et sans que jamais la qualité de la vaccination n'ait été remise en cause », affirme Olivier Ferrendier. Selon lui, l'agence régionale de santé (ARS) « se sert de cette variable d'ajustement, qu'elle connaît parfaitement, pour mieux gérer ses approvisionnements ». Or c'est cette dernière qui a exigé, le 15 février, une fois mise au courant, que l'hôpital normand « cesse immédiatement cette pratique ». « Nous lui avons demandé de se conformer aux recommandations des laboratoires, en abandonnant une méthode que nous n'avons jamais encouragée », a-t-elle expliqué.


Source : lequotidiendumedecin.fr