Qui gagne combien à l'hôpital ? En 2021, le salaire net moyen a augmenté de 2,8 % en euros constants, pour atteindre 2 590 euros net par mois en équivalent temps plein (ETP) dans la fonction publique hospitalière (FPH*). Attention, ce chiffre moyen regroupe l'ensemble des salariés des hôpitaux et établissements médico-sociaux publics, qu'ils soient fonctionnaires, contractuels ou encore personnels médicaux (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes) – ces derniers constituant le corps des praticiens hospitaliers et n'étant pas statutairement des fonctionnaires. Ces données proviennent d'une étude de la Drees (ministère) sur les salaires dans la FPH en 2021.
Le salaire des seuls personnels médicaux augmente, lui, sur un an de 3,2 % à 6 217 euros net par mois (salaire brut de 7 480 euros, + 4 %). Cette hausse salariale provient principalement de la revalorisation de l'indemnité d'engagement de service public exclusif (Iespe) et de son versement aux praticiens hospitaliers en année pleine. Elle a atteint 1 010 euros brut mensuels depuis décembre 2020. La rémunération des médecins a bénéficié aussi de « diverses mesures d'attractivité de l'exercice médical à l'hôpital public », précise l'étude, qui cite la refonte des grilles salariales des PH (surtout valable en début de carrière), la majoration du temps de travail additionnel (TTA), la création ou l'augmentation des indemnités de fonction pour les chefs de service ou les chefs de pôle.
Disparités salariales
Pour les seuls personnels médicaux toujours, les disparités salariales augmentent sur la même période, avec un salaire net médian de 5 990 euros – les 10 % les mieux rémunérés gagnant plus de 9 041 euros (+3,8 %) tandis que les 10 % les moins bien lotis perçoivent moins de 3 438 euros net par mois en ETP (+2,7 %).
Côté FPH cette fois (toutes catégories et filières d'emplois – hors médecins), le salaire net moyen des fonctionnaires a progressé de 2,9 % en euros constants, à hauteur de 2 426 euros net (2 983 euros brut). Pour mémoire, le salaire brut comprend le traitement indiciaire brut (76 % du salaire brut) et les primes et rémunérations annexes (24 %). La raison principale de cette hausse est l'application des accords du Ségur de juillet 2020, qui ont permis le versement mensuel d'un complément de traitement indiciaire (CTI) de 90 euros net à partir de septembre 2020, porté à 183 euros à partir de décembre 2020. Le compromis du Ségur avait aussi permis la mise en place d’une revalorisation des grilles indiciaires de rémunération pour le personnel des filières des services de soins et du médico technique (mais à partir d’octobre 2021).
La moitié de ces salariés de la FPH gagnent moins de 2 213 euros net par mois en ETP. Les 10 % les moins dotés reçoivent moins de 1 671 euros net par mois. À l’opposé, les 10 % les mieux rémunérés gagnent plus de 3 595 euros net par mois (+3 %). Les disparités sont stables sur un an.
Ecarts femmes/hommes
Selon l'étude enfin, les fonctionnaires des hôpitaux (87,4 % des effectifs) restent mieux lotis que leurs confrères des établissements médico-sociaux (avec respectivement 2 665 euros de salaire moyen contre 2 069 euros).
En 2021, le salaire net en ETP des femmes dans la FPH s’élève en moyenne à 2 459 euros par mois, soit 19,6 % de moins que celui des hommes (3 058 euros). À profil identique ou comparable, les écarts sont plus réduits mais persistent puisque les femmes perçoivent en moyenne 3,7 % de moins que leurs confrères. Raison avancée ? « Une partie des écarts résiduels provient de caractéristiques non observées (ancienneté, expérience, tâches effectuées, etc.), avance la Drees. Par ailleurs, le salaire en EQTP permet de comparer des salaires pour une quantité de travail équivalente : ne sont pas prises en compte ici les différences de conditions d’emploi (notamment le recours plus ou moins fréquent au temps partiel), qui contribuent aussi aux écarts de revenus mensuels entre femmes et hommes. »
* La FPH comprend les corps et emplois des trois catégories A, B et C (personnels de direction et administration, personnels des services de soins, personnels éducatifs et sociaux, personnels médico-techniques). Les internes, externes et apprentis ne sont pas pris en compte dans cette étude. Et dans la catégorie des professeurs universitaires praticiens hospitaliers, seules les heures effectuées dans la FPH sont comptées.
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