Maternité, contraception, IVG, PMA, exploration des troubles du cycle, règles précoces, ménopause… : officiellement présenté ce jeudi aux professionnels de santé, le nouvel hôpital de jour (HDJ) intégré à la maternité des Bluets, célèbre établissement privé d’intérêt collectif (Espic) de l’Est-Parisien, s’adresse à toute femme ayant un diagnostic connu ou non sur sa fertilité, avec l’objectif de simplifier l’accès aux soins gynécologiques.
Fort de son passé novateur – cet établissement géré par l’association Ambroise Croizat Santé fut le premier à inaugurer les méthodes de l’accouchement sans douleur – la maternité continue ainsi d’innover avec cet hôpital de jour qui permet la centralisation des prises en charge, évitant des rendez-vous nombreux et chronophages.
L’aventure s’est construite sur un constat sociétal, explique la Dr Manon Marmouset de la Taille, gynécologue médicale, à l’initiative du projet. « Les femmes souhaitent savoir où elles en sont au niveau de leur fertilité, pourquoi elles ont des problèmes gynécologiques. Cela peut vite devenir le parcours du combattant avec une errance médicale », explique-t-elle.
Faciliter la vie des femmes
Le constat de la multiplicité de rendez-vous difficiles à gérer a ainsi motivé le projet. « Nous nous sommes mises autour de la table avec cette question : “Que pouvons-nous faire pour améliorer vraiment la prise en charge des femmes qui ont à la fois des problèmes gynécologiques, de fertilité, de fausses couches à répétition, d’échec d’implantation embryonnaire ?” L’hôpital de jour est venu tout naturellement à l’esprit », se remémore la Dr Jessica Dahan Saal, gynécologue obstétricienne, cheffe de service.
Salopette et chemise à fleurs, grand sourire aux lèvres, la Dr Manon Marmouset de la Taille énonce les objectifs de l’HDJ, qui donne la possibilité aux femmes de prendre directement un rendez-vous (sans devoir être adressées) et de bénéficier d’un diagnostic complet à la fin « d’une seule journée d’examens », avec des praticiens aux tarifs opposables. Une offre parisienne « qui ne se compte même pas sur les doigts d’une main », insiste la spécialiste. En cas de besoin, l’accès à un psychologue, diététicien ou généticien est possible.
Le fait que tout soit centralisé est un vrai soulagement. Tout a été rapide, fluide, sans aucune charge mentale
Une patiente
Mélanie, 35 ans, responsable « achats » à Conforama, a été confrontée à la difficulté de trouver des centres et médecins compétents et spécialisés, à la suite de troubles du cycle . Le diagnostic – « infertilité » – était tombé brutalement, sans accompagnement. Après une errance médicale, la jeune femme s’est adressée aux Bluets. « Lors de ma première consultation, la Dr Marmouset m’a dit : “J’ai bien envie de vous aider” ». Des paroles qui lui ont redonné espoir après cette traversée du désert. « Je me souviens m’être dit : “Ah ! Ce n’est pas mort !” ,confie Mélanie. Le fait que tout soit centralisé ici est un vrai soulagement. Tout a été rapide, fluide, sans aucune charge mentale. »
L’organisation unifiée leur permet d’avoir une connaissance globale et centralisée des dossiers patients, avec des staffs hebdomadaires permettant un avis collégial sur les patientes. « La taille réduite de cette équipe permet une grande agilité », explique la Dr Marmouset. Les secrétaires en gynécologie médicale renforcent ce processus qui permet de regrouper les examens nécessaires et de proposer au besoin un parcours de soins adapté. Un fonctionnement qui permet aussi de garder des « équipes motivées avec un sens commun pour faire les choses, même dans un contexte de crise sanitaire ».
Entre les murs pastel et les espaces d’attente, où trônent des canapés orange, les besoins spécifiques des patientes sont variés. « Tout le monde est très compétent et spécialisé », avance la Dr Laura Prat-Ellenberg, responsable de l’unité clinique du centre d’AMP, citant l’exemple des radiologues de l’hôpital. « À l’extérieur, ils font tout – de l’écho pelvienne à la recherche de cancer. Ce qui est différent de réaliser un bilan de fertilité. »
Face à son succès, l’hôpital de jour est amené à prendre du volume et de l’ampleur grâce à l’aménagement d’un local situé à 300 mètres. D’ici à la fin juillet, il aura la possibilité de faire de la congélation d’ovocytes à visée sociétale. Son ambition est aussi d’offrir un service autour de la gestion de la douleur en gynécologie.
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