Deux ans de prison pour avoir agressé un brancardier aux urgences, une obligation de soins ainsi que l'interdiction de paraître en Vendée pendant trois ans après sa peine d'emprisonnement : c’est la peine infligée à un jeune homme de 23 ans, ainsi condamné pour « violence sur personnel de santé (avec une ITT supérieure à huit jours, ndlr) et dégradation de mobilier urbain ». Le ministère public avait requis cinq ans d'emprisonnement, dont un an avec sursis.
Issu de la communauté des gens du voyage, le prévenu, un homme musclé encadré de plusieurs policiers, a reconnu avoir frappé un brancardier car, affirmait-il, son père et son cousin, brûlés, n'étaient pas pris en charge assez vite à ses yeux. Ce que contredit l'image de la vidéo surveillance de l'hôpital diffusée à l'audience : trois minutes après l'entrée aux urgences des deux hommes, le personnel les conduit vers une salle de prise en charge. On y voit ensuite le prévenu effectuer des allers-retours entre l'intérieur et l'extérieur, puis frapper d'un violent coup de poing dans la nuque et par-derrière un brancardier qui sort déjeuner.
Alcool
Ce dernier gît au sol, inconscient un long moment pendant que des collègues lui viennent en aide. Ensuite, le prévenu défonce la porte d'entrée en verre des urgences avant de quitter les lieux avec ses proches. « Vous faites comme si les caméras n'avaient pas tourné », s'était agacé dans sa plaidoirie l'avocat de l'hôpital et du brancardier blessé, Me Franck Boezec. « Vous faites comme si les brûlés n'avaient pas été pris en charge, or c'est faux! » Peu bavard, le jeune homme a toutefois tenté d’expliquer : « J’avais bu de l’alcool ce jour-là. Je regrette je m’excuse vraiment… Si on ne m’avait pas traité de “sale gens du voyage”, je n’aurais pas frappé. »
Le directeur de l’hôpital, présent à l'audience, a réfuté que de tels propos aient été tenus. « Cette accusation est un leurre et une provocation », a appuyé de son côté Me Boezec. « On leur a dit de partir! », avait maintenu de son côté l'avocat de la défense, Me André Raifaud. « Et après la justice médiatique, on a eu la justice politique, prédisait-il. Le tribunal va rendre une sentence pour satisfaire l'opinion publique. »
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