Trou de trésorerie au SAMU du Val-d’Oise

Le conseil général ferme le robinet

Publié le 07/10/2010
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Il VA MANQUER 300 000 euros au SAMU du Val-d’Oise pour boucler son budget 2010. En cause, l’absence de la subvention que lui accorde habituellement le département pour participer aux coûts de fonctionnement de sa plate-forme téléphonique de régulation médicale. Au Conseil général, on explique que cette décision est la conséquence du non-paiement par l’État de 120 millions d’euros dus au titre des transferts de compétences entre l’État et la région, ce qui oblige la collectivité territoriale à procéder à des choix dans les aides qu’elle attribue.

Les 300 000 euros qui font aujourd’hui défaut au SAMU représentent la moitié de l’aide annuelle du conseil général, versée pour partie au début de l’année, et pour le reste à l’automne. Le Dr Marc Giroud, président du SAMU 95 et de SAMU de France, ne cache pas sa colère. « Cette subvention est accordée au SAMU depuis des années, explique-t-il, si bien que nous comptions dessus et qu’elle était déjà dépensée avant d’avoir été perçue ». Marc Giroud parle d’« irresponsabilité du département » et souligne le « paradoxe qui veut que (le conseil général) saigne l’organisme le plus anémié, le SAMU, pour conforter le plus pléthorique, les pompiers », à qui est versée cette année comme les précédentes la somme de 71 millions d’euros. Marc Giroud, décidément très offensif, n’hésite pas à affirmer que « les sapeurs-pompiers ont aidé les élus à prendre cette décision sans les éclairer sur les conséquences qui en découleraient ».

Pour le président du SAMU, les conséquences de ce trou de trésorerie sont simples à imaginer. Le budget de la régulation médicale du SAMU 95 est d’environ 3,5 millions d’euros annuels, et les versements du conseil général en représentent une part non négligeable. « Si une solution n’est pas rapidement trouvée, les effectifs des assistants de régulation médicale du département passeront de 30 à 15, c’est plus que probable. Ce sont donc les patients qui en pâtiront, avec des délais d’attente qui risquent d’augmenter sensiblement. »

En région parisienne, les Hauts-de-Seine ont également cessé de verser une subvention au SAMU. Ce département versait annuellement au SAMU 92 la somme de 659 000 euros mais a totalement cessé son aide depuis 2009.

› H.S.R.


Source : Le Quotidien du Médecin: 8831