Les SMS du congrès Urgences 2022

Publié le 10/06/2022
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L’accouchement inopiné hors maternité a fait l’objet de recommandations. Il concerne environ 5 000 naissances annuelles en France. Ce ne sont pas de grandes multipares (18 % ≥ 4e enfant) ni de grands prématurés (médiane 39 SA + 4j). La grossesse n’a eu aucun suivi dans 7 % des cas.

La femme accouche, le bébé naît, le soignant les assiste. Sauf exception, mieux vaut s’installer correctement sur place que d’avoir un risque sensible de naissance en cours de transport. La guidance téléphonique par un médecin régulateur urgentiste ou un obstétricien peut être utile. Une installation qui respecte la mécanique obstétricale prévient la quasi-totalité des difficultés. L’épisiotomie n’a pratiquement aucune justification. L’administration préventive d’ocytocine raccourcit le délai entre naissance et délivrance et réduit fortement le risque d’hémorragie post-partum.

Véritable révolution, la visiorégulation permet d’établir le contact vidéo entre le médecin régulateur et l’appelant via un SMS envoyé sur son téléphone portable : évaluation neurologique, gravité des traumatismes, détresse respiratoire… Au SAS 86, environ un appel pédiatrique sur deux est complété par la vidéo. C’est un réel confort pour les professionnels, mais également pour les appelants, qui ont le sentiment que leur problème a été mieux perçu par le médecin. De nombreuses publications scientifiques montrent le bénéfice du dispositif.

Nouveau métier, l’infirmier de pratique avancée – médecine d’urgence (IPA-MU) va pouvoir exercer en autonomie complète et/ou supervisé à̀ la régulation, en Smur ou aux urgences. La formation est de deux ans (master 2), après avoir justifié de 3 ans d’exercice infirmier. L’IPA-MU est compétent pour prendre en charge un patient et établir des conclusions cliniques, dès lors qu’un médecin de la structure intervient au cours de la prise en charge, pour des motifs de recours et situations cliniques présentant un moindre degré de gravité́ ou de complexité. Il aura toute latitude pour examiner, établir des hypothèses diagnostiques, demander et interpréter des examens complémentaires, mettre en place un plan thérapeutique et enfin préparer les ordonnances. Un nouvel acteur qui pourrait aider à repenser de façon innovante l’offre de soins en urgence.


Source : Le Quotidien du médecin