À VITROLLES, commune des Bouches-du-Rhône de 37 000 habitants, la permanence des soins était jusqu’à la fin de l’année 2009 assurée par le service d’urgences de la clinique chirurgicale de la ville. Mais cette clinique a fermé ses portes, obligeant les patients ayant besoin de soins en dehors des heures d’ouverture des cabinets à se rendre aux urgences de Marignane.
Cette situation a amené le Dr Rolande Guedj, généraliste à Vitrolles et ancienne conseillère municipale, à ressortir de ses cartons un ancien projet de la commune de maison médicale de garde (MMG), afin d’assurer la continuité et la permanence des soins dans la ville. Il y a bien une association de médecins urgentistes baptisée Médecins 24/24 qui ne fait que des visites à domicile, indique Rolande Guedj, « mais les délais d’attente sont parfois longs ». De plus, fait remarquer l’ancienne élue, si Médecins 24/24 permet aux patients de ne pas se déplacer, l’absence de pharmacie de garde les oblige à aller quand même jusqu’à Marignane pour acheter les médicaments. Le Dr Guedj assure d’ailleurs que la municipalité serait prête à participer au financement de cette structure, et alerte régulièrement la presse régionale pour tenter de faire avancer le dossier.
Au siège de Médecins 24/24, le Dr Gilbert Karoutchi n’est pas sur la même longueur d’onde. « Le Dr Guedj ressort un vieux projet mais sans l’accord des généralistes de Vitrolles », indique-t-il au « Quotidien ». Pour Gilbert Karoutchi en effet, la permanence des soins est assurée avec succès par son association, et en cas de mise en place de la MMG, « les patients devraient se déplacer pour un prix proche de la visite d’un médecin de notre association ». « Cette MMG assurerait donc plus le confort des médecins qui y exerceraient que celui des patients qui s’y rendraient », conclut le Dr Karoutchi.
À la mairie de Vitrolles, le Dr Henri-Michel Porte est adjoint au maire. S’il reconnaît que la mise en place d’une MMG à Vitrolles pourrait améliorer la permanence des soins, il reste très prudent sur la faisabilité de l’opération. « Quelques médecins de Vitrolles, dont Rolande Guedj, regrettent qu’après minuit, il n’y ait que Médecins 24/24 pour assurer la permanence des soins, précise-t-il. La municipalité verrait évidemment d’un bon il la création d’une MMG et essaierait d’accompagner financièrement le projet, mais cela suppose que les médecins d’ici soient d’accord ». Et la chose ne semble pas gagnée, continue l’adjoint au maire, car la création de la MMG supposerait au moins la participation de 8 à 10 médecins pour assurer les tours de garde. Et si Vitrolles compte bien une quarantaine de généralistes, six ou sept sont déjà engagés dans Médecins 24/24, et la moyenne d’âge des autres pourrait bien les dissuader de participer aux tours de garde au sein de la MMG. « Je souhaitais réunir toutes les personnes concernées par ce projet, continue Henri-Michel Porte. Mais Rolande Guedj complique les choses en parlant beaucoup, car il y a beaucoup d’intérêts contradictoires dans cette affaire. Avec tout le ramdam qu’elle a fait avant toute concertation, ce n’est pas gagné. »
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