Pour la première fois depuis 1978, le numerus clausus dépassera le seuil symbolique des 8 000 étudiants admis en deuxième année de médecine.
Ce sont très exactement 8 124 étudiants qui poursuivront leur cursus de médecine à l'issue de l'actuelle année universitaire. Un arrêté paru ce mercredi officialise la hausse des effectifs formés (+5,8 %) et précise surtout la répartition faculté par faculté*.
Au total, 448 postes supplémentaires ont été ajoutés par le ministère de la Santé, soit un peu moins que l'avait annoncé Marisol Touraine, fin novembre, devant les députés.
Au total 25 facultés (sur 37) enregistrent une hausse de leur promotion accueillie en P2 (de 2 % à Bordeaux à 40 % à Lyon-Sud !).
Marisol Touraine et Thierry Mandon ont justifié ce mercredi cette nouvelle croissance du numerus clausus, déjà relevé à plusieurs reprises après avoir atteint son étiage (3 500) en 1992. Les ministres ont insisté sur l'effort consenti dans les territoires déficitaires en offre de soins.
Hausses sensibles à Lyon, Paris et Marseille
« Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la politique pragmatique et incitative menée par le gouvernement pour que les jeunes médecins choisissent de s’installer dans des territoires en tension », ont-ils expliqué. Selon les ministres, cette politique a conduit le gouvernement dès 2012 à augmenter le nombre de postes d’internes de 42 % à Dijon et à la Réunion, de 39 % à Caen, de 37 % aux Antilles et en Guyane, de 34 % à Clermont-Ferrand.
Si l'on observe les chiffres publiés ce mercredi, on constate surtout que le ministère de la Santé a décidé cette année d'augmenter significativement le nombre de médecins formés dans les grandes villes – à Paris (105 postes supplémentaires, +7 %), Lyon (116, +28 %), Marseille (47, +15 %) et Nice (30, +26 %). Lille-Catho bénéficiera d'une hausse de 26 postes (+25 %).
Le numerus clausus ne connaît en revanche aucune évolution pour 12 des 37 UFR de médecine, essentiellement situées dans la partie nord du pays : Brest, Caen, Dijon, Lille 2, Nancy, Reims, Rouen ou Tours. Point important : aucune faculté n'enregistre de baisse.
Évolution concertée avec les doyens et les étudiants
Longuement mûrie, cette répartition a été décidée par le ministère de la Santé (et de l'Enseignement supérieur) en concertation avec les doyens et les étudiants en médecine afin de garantir que les évolutions seraient compatibles avec les capacités de formation des facultés.
Cette augmentation significative des effectifs est accueillie avec bienveillance mais aussi avec prudence par les carabins qui souhaitent avant tout conserver un encadrement de qualité. « Cette hausse doit s'accompagner de l'ouverture de nouveaux terrains de stage et d'un recrutement d'enseignants, confiait récemment Antoine Oudin, président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF). Nous devons avoir la garantie que tous les futurs médecins seront bien formés. »
(*) Par le biais des passerelles, 258 étudiants d'autres filières (grandes écoles, ingénieurs), seront autorisés à intégrer directement la 2e année de médecine et 171 la 3e année de médecine.
Le numerus clausus a été fixé à 1 199 en odontologie, 3 105 en pharmacie et 1 000 pour les sages-femmes.
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