Le Dr Donata Marra remet aujourd'hui son rapport sur la qualité de vie des étudiants en santé aux ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, qui le rendent public dans la foulée.
La psychiatre avait pour mission d'identifier la spécificité des risques psychosociaux des 350 000 étudiants en santé et d'établir des recommandations pour améliorer leurs conditions de travail tout au long du cursus.
En médecine, il y a urgence : deux jeunes sur trois seraient anxieux contre 26 % dans la population générale, selon une enquête de 2017 sur la santé mentale des étudiants et des internes. 28 % des carabins ont une symptomatologie dépressive contre 10 % du reste des Français. Enfin, 24 % des carabins et internes ont déjà eu des idées suicidaires.
Sortir d'une logique de compétition
Le rapport du Dr Donata Marra a servi de base aux deux ministres pour prendre 15 engagements – dont sept mesures « immédiates de soutien et d'intervention ».
Le gouvernement réclame la création dans toutes les universités d'une structure d'accompagnement des victimes de violence. Dans les facultés de santé, la mise en place de circuits courts d'obtention d'un avis psychiatrique pour les étudiants et la formation de ces derniers au dépistage des signes de souffrance mentale sont prioritaires. L'introduction d'un module transversal sur les risques psychosociaux, la gestion du stress et les stratégie de développement personnel (empowerment) est attendue dans toutes les formations en santé.
Agnès Buzyn et Frédérique Vidal s'engagent également à instaurer une cellule nationale d'évaluation des situations exceptionnelles qui permettrait, si besoin, d'exfiltrer un étudiant en souffrance par un changement de filière ou de subdivision.
En dehors de l'université, les lieux de stage doivent être évalués systématiquement et les conditions de stage améliorées : respect « strict » du repos de sécurité, limitation à 48 heures du temps de travail hebdomadaire, meilleur accueil et hébergement en zone rurale.
L'accès de tous les étudiants en santé à la médecine préventive, aux activités culturelles et sportives doit également être assuré « au plus tard à la rentrée 2019 ».
Plus largement, le gouvernement invite à « sortir d'une logique de compétition » en poursuivant les expérimentations sur les alternatives à la PACES. La suppression des ECNi dans leur forme actuelle est envisagée dans la même logique.
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