ON NE BOUGE PLUS ! En perpétuelle augmentation depuis 1995, le numerus clausus devrait rester inchangé l’an prochain. Comme l’an dernier, il pourrait en effet rester fixé à 7 400 en 2010. L’information a été communiquée à la Conférence des doyens – l’un d’entre eux juge cette hypothèse de travail très crédible. Contacté par « le Quotidien », le ministère de la Santé indique pour sa part que la décision n’est pas « arrêtée pour le moment ». Toutefois, si le chiffre de 7 400 se confirmait, l’année 2010 marquerait un coup d’arrêt à l’augmentation du nombre d’étudiants autorisés à passer en PCEM2, après les fortes hausses enregistrées au début des années 2000.
De 3 500 au milieu des années 1990, le numerus clausus est passé à 4 000 en 2001, 4 700 en 2002, 5 100 en 2003, 5 550 en 2004 et 6 200 en 2005. Il a connu un nouveau boom en 2006, en franchissant le seuil symbolique des 7 000 étudiants. Il a ensuite été progressivement relevé jusqu’à atteindre 7 400 l’an dernier (voir tableau). Une stagnation en 2010 surprendrait. Parce qu’elle interromprait une courbe ascendante mais aussi parce que, en janvier 2008, Roselyne Bachelot avait fait part de son intention de porter à 8 000 le nombre d’étudiants admis en PCEM2 à l’horizon 2010.
L’Ordre des médecins et l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) se prononcent depuis plusieurs années en faveur d’un numerus clausus à 8 000 pour pallier les nombreux départs à la retraite des praticiens français dans un futur proche – la décrue démographique s’est amorcée en 2008, le nombre de médecins en exercice ayant pour la première fois, selon les statistiques de l’Ordre, enregistré une baisse (- 2 % par rapport à 2007). Toutefois, ces dernières années, les doyens et les étudiants en médecine mettent en garde les pouvoirs publics contre une trop forte et trop rapide augmentation du numerus clausus. Ils s’inquiètent notamment des difficultés de formation d’effectifs devenus trop importants au fil des années, au regard des capacités d’accueil des facultés.
Selon nos informations, plus de 49 000 étudiants sont inscrits en PCEM1 cette année. Les promotions devraient s’étoffer encore à partir de la prochaine rentrée universitaire (2010-2011) avec la création de la première année commune à la médecine, la maïeutique, l’odontologie et la pharmacie. L’intégration des étudiants en pharmacie dans cette future « L1-Santé » va considérablement alourdir les effectifs, ce dont s’inquiètent certains doyens.
Si stagnation il devait y avoir au niveau national, la distribution géographique du numerus clausus devrait entraîner des évolutions différenciées entre les facultés : certaines villes du nord pourraient alors bénéficier d’une petite hausse du nombre d’étudiants admis dans leurs murs, au détriment des villes du sud. L’arrêté fixant le numerus clausus par faculté confirmera ou non ce mouvement dans les prochaines semaines.
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