Grève des médecins du 13 octobre : les internes rejoignent leurs aînés dans la bataille

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Publié le 03/10/2023

Crédit photo : Crédit photo : Aude Frapin

La grogne monte à nouveau dans la profession. Après les jeunes généralistes et remplaçants de ReAGJIR, c'est au tour des internes de l'Isnar-IMG et de l'Isni de faire grimper la pression, en annonçant leur participation à la grève illimitée du 13 octobre de leurs aînés libéraux. Lancé par les syndicats représentatifs de praticiens installés (CSMF, MG France, FMF, SML, Avenir Spé - Le Bloc et UFML-S), ce mouvement de contestation libérale bénéficie également du soutien du collectif Médecins pour demain et de SOS médecins. Et donc, désormais, des juniors en formation. 

Considérer aussi les internes

Si les revendications diffèrent, tous réclament la reprise immédiate des négociations conventionnelles avec des moyens, cette fois, à la hauteur des enjeux de la profession. Ces négos doivent « amorcer un véritable choc d'attractivité », plaide l'Isni. « Et aboutir à une revalorisation de la rémunération des médecins libéraux », enjoint l'Isnar-IMG.

Les jeunes à l'aube de leur carrière ne veulent pas être oubliés dans ces pourparlers conventionnels et plus généralement dans toutes les réformes en cours (statut des internes, temps de travail, exercice mixte, avenir du secteur 2, etc.). « L'appel intersyndical du 13 octobre représente une mobilisation essentielle pour le futur de la profession, juge Guillaume Bailly, président de l'Isni. Cet avenir dépend de la prise en compte des conditions d'exercice des médecins d'aujourd'hui et de demain et donc des internes. Ces derniers sont des professionnels de santé en voie de spécialisation et doivent être pleinement considérés. »

Attentes sur les gardes

L'Isnar-IMG, réprésentatif des internes de médecine générale, revendique en particulier la revalorisation pérenne de 50 % des indemnités de garde, à l'instar de ce qui a été octroyé par Aurélien Rousseau aux praticiens hospitaliers. Pour l'instant, cette majoration des gardes a été prolongée pour les internes jusqu'au 31 décembre seulement. « Il s’agit pourtant d’une mesure de justice, soutient l'Isnar-IMG. Sans cette revalorisation, les gardes de nuit des internes sont payées au niveau du smic horaire brut (11,52 € par heure) alors qu’il s’agit d’un travail épuisant, exigeant et indispensable à notre système de santé », expose l'organisation. Elle défend aussi l'idée d'une revalorisation de 100 % des gardes et astreintes supplémentaires (au-delà du service de garde normal).

Également favorable à la pérennisation de cette avancée sur les tarifs des gardes, l'Isni envisage, parallèlement à la grève du 13 octobre, des actions spécifiques. « Si le gouvernement ne prolonge pas cette mesure au-delà de décembre, une mobilisation nationale pourrait s'organiser », prévient Guillaume Bailly.

La quatrième année d'internat MG, toujours une épine

D'autres sujets conflictuels alimentent la colère. Avec l'ajout de la controversée quatrième année à l'internat de médecine générale et les menaces parlementaires sur le volontariat de la permanence des soins ou la liberté d'installation (PPL Valletoux, NDLR), les craintes des jeunes se sont renforcées dans un contexte déjà lourd.

Au point que 65 % des externes ne recommanderaient pas à un proche de suivre des études médicales, révèle cette semaine une vaste enquête de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) sur la précarité.


Source : lequotidiendumedecin.fr