Grand soleil mais – 2 °C tout de même en ce mardi 14 janvier alsacien, sourit la Dr Anne Freymann-Meyer, représentante du Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-UNSA) des médecins scolaires de l’académie de Strasbourg (qui couvre les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin). « Nous sommes douze médecins pour vingt-trois postes et on se retrouve avec le triple de ce qu’on devrait avoir comme élèves à gérer, le tout sans aucun aménagement de nos conditions de travail ». En l’occurrence, près de 17 000 élèves par médecin. Et les choses ne sont pas parties pour s’améliorer. Dans deux ans, avec les départs à la retraite, on ne dénombrera dans le Bas-Rhin « plus que cinq médecins pour accompagner tous les élèves des secteurs primaire et secondaire dans ce département », alerte la Dr Freymann-Meyer, à l’origine de ce mouvement de grève inédit auquel participent les douze médecins scolaires de l’Académie, qui étaient trois fois plus il y a 15 ans.
Parmi leurs demandes : l’amélioration de leurs conditions de travail, une hausse des salaires et une redéfinition de leurs missions pour pouvoir mieux accompagner les élèves. « Nous restons dans le bas de l’échelle des revenus, ce qui pose un vrai problème d’attractivité pour les jeunes générations », estime la médecin syndicaliste quadragénaire. Qui cite en exemple le cas d’une jeune contractuelle d’une trentaine d’années « qui doit toucher dans les 3 000 euros net » mais qui se refuse de passer le concours de médecin scolaire. Motif : Impossible de se projeter dans l’avenir avec des conditions de travail qui se dégradent de plus en plus. « Souffrance mentale, prévention, charge de travail dans les lycées professionnels… Nous ne sommes pas en nombre suffisant pour accompagner les enfants », déplore la Dr Freymann-Meyer, pour qui les moyens du bord ne suffisent plus. Selon elle, tout le monde souffre d’épuisement professionnel.
Rendez-vous essentiel avec le recteur
« Aujourd’hui, ce jour de grève, c’est l’action de la dernière chance », résume-t-elle, se référant aux nombreux courriers et mails que les médecins scolaires ont envoyés à leur hiérarchie. « Nous ne sommes pas une profession vraiment gréviste, et là, c’est la première fois que tout le monde a rejoint l’action ». C’est dire si la situation est sérieuse. « S’il ne se passe rien, on ira chercher du travail ailleurs », prévient la syndicaliste. Reçus ce matin par la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN), les grévistes pensent avoir été entendus. Mais c’est le rendez-vous programmé mardi 21 janvier avec le recteur qui décidera véritablement de leur avenir… Et de celui des élèves alsaciens.
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre
À Clermont-Ferrand, un internat où « tout part en ruine »
« Pour la coupe du monde, un ami a proposé quatre fois le prix » : le petit business de la revente de gardes