Transferts de compétences

Seuls 43 % des pharmaciens sont optimistes sur l'évolution de leur profession

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Publié le 13/06/2022
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Signée en mars dernier avec l’Assurance maladie, la nouvelle convention pharmaceutique acte des missions supplémentaires pour les officinaux. Si les médecins généralistes pointent ces transferts de compétences, les pharmaciens aussi émettent certaines réserves, selon un sondage de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF).

Crédit photo : BURGER/PHANIE

Vaccinations, dépistages, dispensation adaptée… Les pharmaciens d’officine se montrent prudents face aux nouvelles missions prévues dans la convention pharmaceutique, selon une enquête en ligne menée par l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF).

Parmi les 304 pharmaciens titulaires ayant participé, 94 % estiment que « leur métier a changé au cours des dernières années » et 99 % que « cette transformation va se poursuivre ». Pourtant face à ces évolutions, seuls 43 % affichent leur optimisme pour l’avenir de leur profession.

La vaccination adoptée par les officinaux

Dans cette enquête, les pharmaciens s’expriment sur les missions déjà allouées. Si la vaccination semble avoir été adoptée, les entretiens pharmaceutiques et bilans de médication sont à la peine. Ainsi, 96 % des répondants déclarent vacciner contre la grippe et « pour la plupart également contre le Covid-19 », selon l'UNPF. Pour les entretiens pharmaceutiques et bilans de médication, ils ne sont que respectivement 19 % et 18 % à en réaliser. Par ailleurs, ils sont 72 % à effectuer le dépistage du coronavirus et 46 % à réaliser de la dispensation adaptée.

Parmi les nouvelles missions prévues dans la convention pharmaceutique signée en mars avec l’Assurance maladie, la vaccination arrive à nouveau en tête. « 90 % des pharmaciens envisagent de réaliser les vaccinations adultes devant être autorisées dès l’automne 2022. Suivent le dépistage des infections urinaires (77 %) et le dépistage du cancer colorectal (71 %), la mission la moins prisée étant sans surprise la dispensation à l’unité, facultative, que seuls 10 % envisagent de mettre en œuvre », selon l’UNPF.

Manque de temps, de financement et de personnel

Et pour la mise en œuvre de ces missions, les pharmaciens pointent comme frein principal le manque de temps (69 %), devant les manques de rémunération (67 %) et de personnel (65 %). « La plupart de ces missions seront chronophages et les petites officines employant peu de personnel ne pourront pas suivre », estime un des répondants. L’UNPF souligne que « le poids des obligations administratives est également régulièrement évoqué ».

Les participants à l’enquête pointent également la place du pharmacien : « Avant de nous attribuer de nouvelles missions, il faudrait plutôt régler de façon énergique et responsable les déserts médicaux », selon un pharmacien ayant répondu à l’enquête. Un autre estime : « Nous sommes le phare dans la tempête qu'est la désertification galopante ».


Source : lequotidiendumedecin.fr