Agression de Dunkerque : la CSMF dénonce "l'indifférence", lance une pétition et écrit aux élus

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Publié le 04/05/2017
Sous-préfecture de Dunkerque

Sous-préfecture de Dunkerque
Crédit photo : Capture d'écran Google

Neuf jours se sont écoulés depuis l'agression du Dr Pierre Goidin à Dunkerque, mais le généraliste est toujours dans l'impasse. En effet, le calvaire n'est pas terminé pour lui. Le praticien serait toujours importuné par un groupe de jeunes, parmi lequel figurent ses agresseurs, chaque soir à la sortie du cabinet. "Hier encore, il a dû se faire racompagner par un patient vigile de profession à sa sortie à 21 h 30", précise même le Dr Bertrand Legrand, secrétaire général de la CSMF 59/62.

Le syndicat, qui déplore l'inaction des autorités et de la municipalité, ainsi que l'absence de réaction de la part de Marisol Touraine, organisait une conférence de presse ce midi pour faire un point sur la situation. Il réclame une meilleure protection des médecins libéraux dans leurs cabinets et notamment la sécurisation des cabinets ou la simplification des procédures de dépôt de plainte.

La CSMF pointe particulièrement du doigt l'absence de réactivité de tous les acteurs du territoire dans l'affaire de Dunkerque. "Le conseil de l’ordre a reçu la plainte du Dr Goidin… dans sa boîte spam. Combien de mails de plainte d'autres confrères ont échappé à la vigilance de l'Ordre ?", s'interroge le secrétaire général et généraliste de Tourcoing. Selon lui, aucune patrouille de police n'est mobilisée pour surveiller le cabinet. Du côté de la préfecture et du ministère de la Santé, ce serait également silence radio. "On ne demande pourtant pas la mer à boire, juste que les mesures prises en faveur de la sécurité des médecins par le gouvernement soient appliquées par les préfectures, avec le soutien de la municipalité, notamment pour l'installation de caméras de vidéosurveillance".

La CSMF 59/62 a lancé jeudi matin une pétition pour soutenir le Dr Goidin. Le syndicat travaillerait également à la mise en place d'un numéro post-agression en collaboration avec le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand (LR), pour centraliser les demandes et les dépôts de plainte. "Il y a un réel dysfonctionnement sur ce point-là, conclut le Dr Legrand. Le Dr Goidin a porté plainte auprès de l'Ordre, auprès des autorités. Il a écrit au sous-préfet… mais personne ne s'est rendu compte de l'ampleur de cette agression car il n'y a pas de coordination". La CSMF 59/62 va dans les prochains jours diffuser largement une lettre de sensibilisation aux élus afin "qu'ils se mettent au courant des problèmes que rencontrent les médecins libéraux au quotidien".


Source : lequotidiendumedecin.fr