Baisses d'activité pendant la crise : stomatos, ophtalmos et ORL les plus impactés

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Publié le 30/09/2020
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Crédit photo : S.Toubon

Auditionné par la commission de l'Assemblée nationale sur l'impact, la gestion et les conséquences de l’épidémie du Covid-19, le directeur général de l'Assurance-maladie Thomas Fatome a donné des précisions sur les baisses d'activité des médecins libéraux en raison de la crise sanitaire.

D'une manière générale, les soins médicaux et dentaires ont été « très largement impactés » par le confinement, souligne le patron de la CNAM. Les remboursements sur ces postes ont baissé de 10 % sur les huit premiers mois et les médecins libéraux ont subi des baisses significatives d'activité – près de 8 % en moyenne pour les généralistes et 10 % pour les spécialistes, selon les chiffres de l'Assurance-maladie.

« Les spécialités qui ont le plus diminué leur activité pendant la période de mars à mai-juin sont les stomatologues et dentistes, les ophtalmologistes, les ORL, les radiologues et les dermatologues », précise Thomas Fatome. À l'inverse, psychiatres, gériatres, néphrologues, hématologues, oncologues et radiothérapeutes ont moins pâti de la crise.

Surtout, la reprise d'activité n'a pas été immédiate. « Pour la médecine générale, les mois de juin et juillet étaient encore en baisse par rapport aux mêmes mois en 2019, tandis que le mois d'août était semblable. C'est la même chose pour les spécialistes », ajoute le DG de l'Assurance-maladie.

Challenge du contact tracing

Effet collatéral, les niveaux de dépistage ont chuté de manière significative, notamment sur le cancer colorectal, du sein et du col de l'utérus (30 à 70 % selon les mois). Un rattrapage s'est opéré à partir du mois de juin sur le dépistage du cancer colorectal. 

La consultation de sortie de confinement pour les personnes vulnérables (PCV, 46 euros) a été facturée plus d'un million de fois. « Cela peut sembler peu, mais on est bien au-delà des chiffres habituels de ces consultations complexes », s'est félicité le patron de l'Assurance-maladie. 

Thomas Fatome a enfin précisé que deux postes de dépenses sur les soins de ville ont évolué de façon « très dynamique ». Il s'agit des arrêts de travail, en hausse de 30 % sur les huit premiers mois, et des dépenses de biologie, qui augmentent de 8,5 % sur la même période.

Interrogé enfin sur le contact tracing, mis en place pour tracer les cas contacts de personnes positives, Thomas Fatome a indiqué que l'activité avait démarré doucement pour devenir plus intense à partir d'août. Ce « challenge » du traçage – qui mobilise 8 000 équivalent temps plein à l'Assurance-maladie – a permis de retrouver et contacter plus d'un million de personnes cas contacts pour 390 000 patients positifs.


Source : lequotidiendumedecin.fr