Vaccination : à Dijon, la préfecture ferme deux centres libéraux… pour lancer un vaccinodrome

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Publié le 26/04/2021
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Crédit photo : Phanie

Pour anticiper l'arrivée massive de vaccins anti-Covid, la préfecture de la Côte-d'Or a pris la décision en avril de transformer le Zénith de Dijon en vaccinodrome – en annonçant la fermeture des trois centres de vaccination libéraux gérés par la CPTS Centre 21 (communauté professionnelle territoriale de santé). 

La CPTS locale, soutenue par la Fédération nationale des CPTS, a vivement protesté contre cet arbitrage non concerté qui, à ses yeux, n'améliorait en rien l'offre de vaccination de proximité et risquait passage de démotiver les professionnels porteurs des centres de vaccination.

Après avoir alerté l'ARS et le ministère de la Santé, le collectif libéral obtenu un « compromis ». La fermeture concernera deux centres libéraux sur trois… « Ces centres de proximité sont pour nous importants. On avait vacciné jusqu'à 1 500 personnes par jour, selon les allocations des doses et 500 vaccinateurs se sont portés volontaires pour vacciner un maximum de personnes », explique le Dr Anne-Laure Bonis, présidente de la CPTS. « Il a fallu défendre le bon sens et l'ARS nous a appuyés dans la discussion pour cette nouvelle configuration », ajoute la généraliste de Dijon.

Détricotage

Aidée par une coordinatrice, la CPTS va donc reprendre la main pour piloter l'organisation du vaccinodrome et du centre libéral restant. « Les vaccinateurs vont travailler dans les deux lieux de vaccination. Les patients vont prendre rendez-vous via une plateforme proposée par la CPTS », temporise le Dr Bonis.

Contacté par « Le Quotidien », le Dr Claude Leicher, président de la Fédération nationale des CPTS, épingle toutefois la méthode « autoritaire » de la préfecture. « Pourquoi ne pas ouvrir le Zénith en complément des trois centres actuels qui fonctionnent très bien et sont prêts à augmenter leur activité si les doses arrivent en plus grand nombre ? », suggère-t-il. « On aimerait que les préfets ne viennent pas détricoter ce qui fonctionne sur le terrain », s'agace le généraliste d'Etoile-sur-Rhône, qui a le sentiment « que c'est encore la guerre entre le préfet et l'ARS. »

Et de rappeler que les CPTS ont participé, depuis le début de la pandémie, à l'organisation logistique des centres Covid, des centres de dépistage PCR et maintenant des centres de vaccination. Dans ce contexte, l'initiative de la préfecture a été interprétée comme un « geste de défiance ». En partie réparé…    


Source : lequotidiendumedecin.fr