3 000 euros de ROSP : un jeune généraliste ne touche pas l'intégralité de sa prime depuis quatre ans

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Publié le 27/04/2016
jeune médecin

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Crédit photo : Phanie

Le Dr Sébastien Merriaud, médecin généraliste de 36 ans installé depuis 2012 dans le centre-ville de Toulouse, souhaite interpeller Nicolas Revel, le directeur général de la Caisse nationale d'Assurance-maladie. « Certains jeunes installés ne perçoivent pas leur ROSP au même titre que leurs confrères », déplore-t-il.

En effet, depuis 2013, ce jeune médecin perçoit environ 3 000 euros de rémunération sur objectifs de santé publique alors que la prime moyenne des généralistes est de 6 756 euros en 2015. La raison ? Seuls les objectifs dits déclaratifs (diabète) et ceux concernant l'organisation et l'équipement informatique du cabinet sont pris en compte pour son cas personnel.

« Les critères cliniques n'ont tout simplement pas été calculés pour ma pratique », explique le Dr Merriaud, qui ne trouve pas d'explications à cette « défaillance ». « J'ai envoyé plusieurs courriers à ma CPAM. Mais j'ai l'impression qu'au fur et à mesure des réponses, la caisse se décharge de toute responsabilité », regrette le généraliste.
 

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Un « oublié » de la Sécu

 

D'autant plus que d'après le médecin, au sein de son cabinet, ses confrères ne rencontrent pas ce problème et que le délégué de l'Assurance-maladie est au courant de sa situation.

« On a fini par me dire que pour les objectifs cliniques, les calculs étaient nationaux et que comme mes indicateurs de décembre 2011 n'étaient pas connus, on ne pouvait pas faire ces calculs et donc me rémunérer sur ceux-ci. Or, en 2011 je n'étais même pas encore installé ! », s'insurge le Dr Merriaud, qui ajoute ne pas vouloir « grappiller de l'argent » et ne pas être procédurier.

« J'ai juste l'impression d'être un jeune médecin oublié de la Sécu, mais peut-être que d'autres généralistes récemment installés sont aussi dans ma situation », conclut-il, tout en espérant que la CNAM puisse entendre son message et se pencher sur son cas.

« Au bout de quatre ans, je commence à devenir défaitiste », conclut le Dr Sébastien Merriaud.

Lundi 25 avril, le Regroupement autonome des généralistes, jeunes installés et remplaçants (REAGJIR) avait une nouvelle fois regretté que des praticiens récemment en exercice aient été « mis sur la touche », et demandé un aménagement du dispositif.

Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) réclame également ce mercredi, que les modalités de calcul de la ROSP soient révisées pour ne pas pénaliser les jeunes installés et pour permettre aux médecins remplaçants d'y prétendre.


Source : lequotidiendumedecin.fr