C à 45 euros, équipes de soins ouvertes et débureaucratisation ! Le SML dévoile son programme « 100 % libéral »

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Publié le 09/02/2021
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Crédit photo : S.Toubon

Les élections professionnelles (URPS, du 31 mars au 7 avril) se profilent et tous les syndicats dans la course fourbissent leurs armes. Le Syndicat des médecins libéraux (SML) a présenté ce mardi son programme axé « 100 % libéral », qui sera porté par 565 candidats dans toute la France (sauf en Guadeloupe, Guyane et Corse), âgés de 56 ans en moyenne.

Ces élections interviennent dans un contexte de crise sanitaire et de profession « divisée » avec des syndicats « qui se sont perdus en devenant des courtisans du pouvoir ». « Ils changent leur discours et modifient opportunément leur propos à l’approche des élections, a taclé le Dr Philippe Vermesch, président du syndicat. Le SML n’a pas alimenté les divisions, tout comme il est intransigeant avec les ministres. »

L'incertitude domine sur les pronostics électoraux. « Je connais nos possibilités, nos idées se démarquent des autres mais il y a des interrogations quant aux élections par voie électronique », cadre le stomatologue varois. Pour lui, ces élections régionales ont bien « une portée nationale » : « Pas question que la profession tombe entre de mauvaises mains, anti-spés, anti-secteur II et anti-MEP. »

Le paiement à l'acte, c'est 80 % minimum

Dans cette compétition, le syndicat porte « cinq grandes ambitions ».

La première, mère des batailles, est de « revaloriser les actes pour les porter au niveau européen ». Le syndicat appelle de ses vœux une consultation de base à 45 euros. Il souhaite maintenir un paiement à l'acte très majoritaire, en limitant les forfaits (20 % de la rémunération au maximum). « Si l’acte était à sa valeur normale, tous les médecins pourraient vivre décemment de leur art sans être contraints d’avoir recours à la rémunération sur objectifs [ROSP] », tance le Dr Vermesch. La ROSP précisément est jugée trop compliquée et inégalitaire. Il convient aussi de simplifier la nomenclature, l'accès au forfait structure et de développer les consultations longues et de prévention. Outre la préservation du secteur II, le SML défend des « espaces de liberté tarifaire pour tous ». Côté honoraires toujours, le syndicat souhaite le paiement des actes de PDS avec une majoration de 15 € sur régulation du 116 117 ou du 15.

Seconde ambition, « restaurer le pouvoir du médecin ». Chaque année, le gouvernement délègue des compétences médicales à d'autres professionnels de santé, regrette le SML. « Plutôt que de transférer des tâches, mieux vaut permettre aux professionnels de santé libéraux de travailler en coordination, chacun dans son champ de compétences », plaide son président qui refuse le démantèlement des métiers.

Soldes de trésorerie

Le syndicat ambitionne aussi de replacer le médecin comme « leader de son territoire ». Il appelle ainsi à « débureaucratiser les CPTS » et souhaite la reconnaissance pleine et entière des équipes de soins ouvertes, « par, pour et autour du patient », avec un forfait par profession. Quant à la prise en charge des soins non programmés, elle doit se fonder sur la régulation libérale avec le 116-117 « qui a fait ses preuves dans le Grand Est ». Le SML appelle aussi à développer le statut mixte libéral hospitalier.

Autre priorité, réhabiliter le métier et tirer les conséquences de la crise Covid. « Il faut compléter la protection sociale du médecin libéral, compenser le surcoût des mesures sanitaires et surtout intensifier les aides économiques pour reconstituer les soldes de trésorerie », énumère le Dr Vermesch. La structure propose une appli « type WhatsApp » pour un suivi épidémiologique en temps réel sur les territoires.

Impunité zéro

Avocate de l'entreprise médicale libérale, la centrale veut enfin lever un maximum de blocages (déverrouillage des aides en zones sous-dotées, aide aux regroupements, ouverture des SEL aux autres professions de santé) et promouvoir systématiquement le secteur libéral auprès des jeunes médecins (stages en médecine de ville, postes universitaires ouverts aux libéraux, parrainage, etc.).

Plus novateur, le SML appelle aussi à verdir les cabinets (locaux éco-responsables, travaux d'économie d'énergie, collecte des déchets médicaux, etc.). « De même que le médecin peut être un relai efficace des messages de prévention, son cabinet peut être un exemple », lit-on dans la plateforme. Enfin le SML entend mieux protéger le médecin face à l'insécurité, avec l'impunité « zéro » pour les auteurs de violences et/ou la mise en place de surveillances vidéo.

Une fois les élections professionnelles passées, le SML entend s'attaquer à une tâche d'ampleur : renégocier la convention médicale, sans attendre 2023


Source : lequotidiendumedecin.fr