Confrontés aux chiffres, les syndicats entre gêne et sérénité

SI ELLES ÉPINGLENT parfois la méthodologie retenue par la mission nationale de contrôle qui ne prend en compte que les cotisations de 2009, les organisations accordent tout de même beaucoup de crédit et de valeur aux résultats de l’enquête de représentativité.

• Placée en tête des syndicats médicaux avec 11 177 adhérents, la CSMF n’est pas pleinement satisfaite des chiffres qui lui ont été communiqués et attend les « résultats officiels ». La Confédération est surtout désappointée par le nombre d’adhérents généralistes (2 800) estimés par la mission. « Il y a une confusion entre le nombre de cotisants et le nombre d’adhérents, estime son président, le Dr Michel Chassang. Les chiffres pris en compte par la mission ne concernent que l’année 2009. Or, selon nos chiffres qui concernent les années 2007 à 2009, ce sont 4 300 médecins généralistes qui sont adhérents de la CSMF ». De même, le nombre de cotisants à l’UMESPE n’est pas de 8 377 mais de 9 371 selon la Confédération. « Nous estimons que nous avons gagné 29 % d’adhérents entre 2002 et maintenant », affirme le Dr Chassang. Du fait de ce différentiel de 2 500 adhérents, la CSMF réfléchit à l’éventualité d’un recours, s’estimant « grugée ».

• « Avec 4 757 cotisants, MG-France arrive en tête des adhésions généralistes, commente son président, le Dr Claude Leicher. Je ne suis guère surpris par ces chiffres. C’est globalement ce que l’on pensait et cela confirme le rapport de forces syndical sur le terrain. Nous sommes plutôt satisfaits. Nous n’avons pas de commentaire particulier à faire sur cette enquête basée sur les chèques d’adhésion signés et les cotisations effectives. »

• Selon le Dr Roger Rua, secrétaire général du SML, le chiffre global de 6 863 adhérents est « exact » même s’il est calculé uniquement sur l’année 2009. Le SML conteste toutefois la répartition entre adhérents généralistes et spécialistes. « Il y a près de 2 000 médecins à exercice particulier (MEP) – 1 917 exactement – qui auraient dû être comptabilisés parmi les généralistes adhérents au SML et qui ont été comptabilisés… chez les spécialistes. Cela change quand même pas mal l’affichage ! Sur le fond, les résultats électoraux, très bons pour le SML, et ces chiffres d’adhésion qui s’appuient sur données vérifiées, nous confortent. Nous accueillons ces résultats avec sérénité. »

• « Ces chiffres ne reflètent pas la réalité », commente pour sa part le Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF, qui revendique un plus grand nombre d’adhérents que la mission nationale de contrôle ne lui en attribue. « Union Généraliste ne nous a reversé en 2009 qu’un chèque de 30 000 euros correspondant à environ 230 adhérents. Or, ils étaient 400 à 500 adhérents en plus, explique le Dr Régi. Par ailleurs, certains syndicats départementaux font de la rétention de cotisations et ne reversent pas la part réservée au national. Ce sont donc des adhérents dont nous ne voyons pas la couleur à la FMF. » Le Dr Régi veut toutefois positiver et retenir que la FMF est représentative chez les médecins spécialistes et généralistes.

• Enfin, Le BLOC n’est pas surpris par ces chiffres (3 453 adhérents). Le Dr Jean Marty, co-président, estime qu’« on est pas loin de la réalité ». Il s’agit ici des adhésions cumulées des chirurgiens cotisants à l’UCDF, des anesthésistes de l’AAL et des obstétriciens du SYNGOF. Le Dr Marty récuse au passage l’idée (véhiculée par les adversaires du BLOC) de cotisations bradées. « Nous avons des cotisations comprises entre 200 et 220 euros selon les organisations, nous n’avons eu aucune critique des enquêteurs. »