Coup de gueule d'un généraliste de Lyon, choqué de devoir payer son stationnement en visite

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Publié le 09/10/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Le Dr Marcel Garrigou-Grandchamp, président de la FMF Auvergne-Rhône-Alpes, ne se satisfait pas de la nouvelle réglementation sur le stationnement des professionnels de santé adoptée en juillet par la municipalité de Lyon.

Celle-ci prévoit un abonnement annuel de 240 euros – réduit à 120 euros pour les médecins, infirmiers, sages-femmes, kinés, laboratoires ou orthophonistes qui effectuent au moins 120 visites à domicile par an – pour stationner sans limite de temps partout dans la ville.

Le généraliste lyonnais exprime sa colère dans une lettre ouverte adressée au maire de Lyon, le Dr Georges Képénékian. « Quand un professionnel de santé, et notamment un médecin, se rend au domicile d’un patient ce n’est ni par facilité, ni par complaisance, c’est parce que son patient est dans l’incapacité de se déplacer, affirme le Dr Garrigou-Grandchamp. Les règles de l’assurance-maladie sont d’ailleurs très strictes quant à la tarification de la majoration de déplacement du médecin et cet acte quasi-spécifique du médecin généraliste est réalisé à perte [majoration de 10 euros pour une visite à domicile justifiée, NDLR]. »

En une heure pour une visite à domicile en ville, le médecin peut voir 3 à 4 patients dans le même temps à son cabinet, explique le praticien lyonnais, qui rappelle que beaucoup de généralistes se sont déjà désengagés de la visite à domicile.

La taxe de trop

« Connaissez-vous un intervenant professionnel autre que ceux de la santé qui se déplace aujourd’hui à domicile pour de tels tarifs ? » Selon le président régional de la FMF, les professionnels de santé font faire de substantielles économies à la société en permettant le maintien de leurs patients au domicile.

Il juge d'autant plus « choquant » que les médecins doivent s’acquitter d’une taxe de stationnement alors « qu’ils payent déjà à destination des collectivités locales au travers de la CFE un impôt pour avoir le droit de travailler  ».

Le syndicaliste pronostique un « désengagement massif des médecins » de l'activité de visite médicale, l'accélération de la désertification médicale urbaine et une inflation de transports sanitaires pour les patients en perte d’autonomie.


Source : lequotidiendumedecin.fr