« Démantèlement » de la médecine libérale : l'UFML-S appelle à la grève à partir du 1er décembre

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Publié le 25/10/2021

Crédit photo : S.Toubon

Après la manifestation des ophtalmologistes, vendredi dernier, pour dénoncer l'article 40 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui ouvre la primo-prescription des lunettes aux orthoptistes, c'est au tour de l’UFML-S de monter au créneau pour inviter les médecins à s’opposer au « démantèlement » de la médecine libérale. Le syndicat présidé par le Dr Jérôme Marty a décidé ce lundi d'inciter les médecins à « entrer dans un mouvement progressif d’arrêt de participation à la PDSA et d'exercer ».

« Nous entrerons en grève de week-end à partir du 1er décembre », annonce le syndicat. Puis, un durcissement du mouvement par l’étendue de la grève aux gardes de semaine est prévu dès le 1er janvier 2022. « Sans résultats, nous entamerons une journée d'arrêt d’activité « coup de semonce » le 10 mars 2022, à un mois du premier tour de la présidentielle, écrit l'UFML-S dans un communiqué. Puis à un arrêt global de l’activité sans date de reprise, à partir du 24 mars, à un mois du deuxième tour de la présidentielle. »

Alors que la profession a réclamé, à cor et à cri, un moratoire des transferts de compétences depuis début septembre, l'Assemblée nationale a adopté ce week-end plusieurs amendements avec le soutien du gouvernement afin d'autoriser les accès directs de plusieurs professions paramédiales, de manière expérimentale au moins. Les députés ont également ouvert aux infirmiers de pratique avancée (IPA) à titre expérimental et « pour trois ans, dans trois régions », la primoprescription pour « certaines prescriptions soumises à prescription médicale dont la liste est fixée par décret ».

Une mesure bénéfique pour la population

« Cette mesure sera bénéfique pour les populations qui vivent dans des zones sous-dotées en praticiens mais dans lesquelles sont installés des IPA libéraux », a plaidé Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre de la Santé. Les conditions de l’expérimentation seront définies par décret, « après concertation avec l’ensemble des acteurs du premier recours », peut-on lire dans l'amendement adopté.

Le mécontentement gagne la profession. Dans un communiqué, la FMF a déploré cette « déstructuration programmée, alors que tous les professionnels de santé prônent la coordination interprofessionnelle ». « Des politiques forts de leur idéologie façonnée par certains lobbyings et une vision comptable et électoraliste, tentent d'opposer les professions sans même solliciter l'avis de toutes les parties prenantes, celles des médecins en particulier », dénonce sa présidente la Dr Corinne Le Sauder.


Source : lequotidiendumedecin.fr